Des espions nord-coréens infiltrent les entreprises américaines grâce à des postes dans le secteur informatique à pourvoir en télétravail
Voici un argument de plus en défaveur du développement du télétravail que le patronat pourra exploiter pour faire revenir les salariés récalcitrants dans les bureaux…
Le Wall Street Journal vient de révéler que les services nord-coréens sont parvenus à infiltrer de nombreuses sociétés américaines, dans les secteurs de la tech, des médias et de la finance, grâce à des postes de développeur de logiciels à pourvoir en télétravail. À travers la création de faux profils sur LinkedIn ou le vol de l’identité de personnes réelles, des espions ont pu se faire passer pour des travailleurs américains. C’est ainsi que la Corée du Nord a dérobé des données sensibles et siphonné les salaires versés par les entreprises. Pyongyang, affamé de liquidités, notamment pour développer son programme nucléaire, pratique depuis longtemps le cyber-espionnage pour voler des propriétés intellectuelles à l’étranger. Mais si on peut se voir autoriser l’accès aux données directement par les entreprises yankees, et en plus se faire payer… Sans écarter, bien sûr, la possibilité d’installer à tout le moment des malwares dans les boîtes du « plus grand ennemi » du charismatique leader Kim Jong-un…
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Ce stratagème aurait rapporté des centaines de millions de dollars au régime reclus du petit Coréen joufflu, selon le département de la Justice des États-Unis, et ce malgré les sanctions financières internationales strictes qui le frappent. Pour tromper les employeurs, les télétravailleurs coréens se sont appuyés sur des fermes d’ordinateurs portables gérées par des intermédiaires, lesquels installent les logiciels de bureau à distance permettant aux espions de se connecter tout en créant l’impression qu’ils se trouvent aux États-Unis… En mai, des procureurs fédéraux ont dévoilé un acte d’accusation alléguant qu’une femme de l’Arizona faisait partie d’un de ces réseaux de « fermes de laptops », ayant à lui seul permis à plus de 300 entreprises américaines d’embaucher sans le savoir des personnes douteuses, et d’envoyer 6.8 millions de dollars en Corée en usurpant l’identité de soixante Américains.
Sollicitée par le WSJ, la mission diplomatique de la Corée du Nord aux Nations Unies n’a pas pris la peine de répondre… C’était peut-être leur jour de repos ?