Dans L’Espèce humaine et autres écrits des camps, La Pléiade réunit huit écrivains capitaux de langue française sur les camps de la mort. Une exploration littéraire de l’indicible.
Disons-le tout de suite, ce nouveau volume de la Pléiade consacré aux écrits sur les camps de la mort est tout à fait extraordinaire. Huit grands auteurs, huit rescapés d’Auschwitz, de Buchenwald, de Ravensbrück, ou d’autres lieux de terreur, ont été choisis pour illustrer leur expérience concentrationnaire. Les concepteurs de cette Pléiade ont retenu les textes qui leur semblaient les plus forts parmi ceux écrits en français. C’était évidemment laisser de côté les œuvres essentielles de l’Italien Primo Levi ou du Hongrois Imre Kertész, par exemple ‒ mais en mettant en relief celles qui, dans notre langue, brillent d’un éclat littéraire unique.
Le choix s’est d’abord porté sur quatre « incontournables », quatre références majeures qui ont su s’imposer au-delà du temps : Robert Antelme, auteur d’un unique livre, L’Espèce humaine, David Rousset et son célébrissime Univers concentrationnaire, ainsi que Jean Cayrol, scénariste du film Nuit et brouillard, et Charlotte Delbo, la très fameuse assistante de Louis Jouvet, avec sa trilogie Auschwitz et après. Vient ensuite un article assez court, repris à maintes occasions dans des revues, La Peinture à Dora, de l’étonnant François le Lionnais, l’un des fondateurs de l’Oulipo. Et pour finir, trois écrivains dont le français n’était pas la langue maternelle :
