L’éditorial de janvier d’Elisabeth Lévy
On ne sait pas si on croisera Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale en ce début d’année, mais personne ne verra jamais l’exposition du prolifique auteur de BD Bastien Vivès, déprogrammée par le Festival d’Angoulême le 14 décembre après que deux pétitions, dont l’une a été lancée par des « étudiant.e.s en lutte » d’écoles d’art d’Angoulême, ont recueilli plus de 150 000 signatures. Entre nous, ces sinistres étudiants-diants-diantes feraient mieux de s’adonner aux joies de la chair au lieu de jouer la police des mœurs. Si c’est eux l’art de demain, ça promet. Cinq jours plus tôt, le codirecteur de la manifestation, Fausto Fasulo, s’insurgeait pourtant dans Libération contre une vaste entreprise de purification de l’art. Menaces et pressions ont eu raison de son courage.
A priori, il n’y a pas grand-chose de commun entre les deux trentenaires. L’un, dessinateur de BD, nerd à l’allure d’adolescent attardé, semble plutôt fantaisiste, l’autre, jeune député du Nord, cultivait un petit genre politburo jusqu’au scandale que l’on sait.
Comme beaucoup d’autres avant eux, les deux hommes sont pourchassés
