La pratique linguistique est actuellement au cœur des débats en Catalogne. Derniers développements.
L’affaire de Canet de Mar
Située à une cinquantaine de kilomètres de Barcelone, la bourgade catalane de Canet de Mar (15 000 habitants environ) est au centre des préoccupations médiatiques en ce début de mois de décembre 2021. En cause ? Une famille, dont l’enfant mineur est scolarisé sur place, est l’objet de harcèlement ou de menaces de la part de personnalités indépendantistes radicales car elle a demandé l’application d’une décision de justice d’ampleur nationale. Les parents souhaitent en effet qu’au moins 25% des cours dispensés dans l’école dont ils dépendent le soient en espagnol. C’est ce qu’est censée assurer une sentence de la Cour suprême espagnole datée du 23 novembre.
41% des habitants de Catalogne parlent la langue de Cervantes à la maison, contre 29% le catalan et 30% l’une ou l’autre des deux langues indifféremment
Mais ni la direction de l’établissement scolaire en question, ni les autorités et faiseurs d’opinion du séparatisme catalan ne l’entendent de cette oreille. Leur mobilisation constitue, comme à l’accoutumée, une déferlante dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans la vie quotidienne. Certains appellent même les habitants de Canet de Mar à jeter des pierres sur la maison de l’enfant qui devrait bénéficier des dispositions prévues par l’un des plus hauts tribunaux d’Espagne.
Immersion ou bilinguisme
Le scandale, tout à fait représentatif de l’ambiance qui règne dans la Catalogne sécessionniste, est en réalité l’aboutissement d’une longue bataille juridique. Plusieurs associations et parents d’élèves luttent en effet depuis une quinzaine d’années pour que la langue espagnole ait une place plus importante dans le système éducatif public catalan. Dans l’Espagne des communautés autonomes, l’instruction est, de longue date, en grande partie transférée de l’État central vers les exécutifs régionaux. Ces derniers
