A l’ère de la mondialisation, vouloir créer une nation supplémentaire semble à beaucoup utopique, voire suspect. Mais faut-il pour autant bafouer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
Comment peut-on être catalan ? Ce qui a dominé cet automne dans les réactions à la revendication indépendantiste des autorités catalanes, c’est l’incrédulité. À l’heure de la mondialisation et de l’Europe, comment faire plus régressif ? Plus authentiquement réactionnaire ! Aux yeux de beaucoup, les nations ont vocation à être dépassées. Dans ces conditions, en créer de nouvelles apparaît surréaliste. En Afrique ou au Moyen-Orient, voire en Europe de l’Est, passe encore : ce peut être un moyen de résoudre des conflits, comme on l’a vu avec la partition de l’ex-Yougoslavie. Mais que l’Europe occidentale, berceau de la démocratie, puisse être en proie à des secousses d’un autre âge, voilà qui dépassait purement et simplement l’entendement !
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Alors, bien sûr, si les Catalans revendiquaient leur indépendance, ce ne pouvait être que pour de mauvaises raisons : par égoïsme de nantis, a-t-on pointé ; le reste de l’Espagne étant plus pauvre. Comme si les revendications identitaires pouvaient se réduire, toujours et partout, à leur dimension économique ! Comme si toutes les régions riches rêvaient de faire sécession ! Pas l’Île-de-France, en tout cas ! Comme si aucune région pauvre n’était tentée de faire cavalier seul ! Pas la Corse, semble-t-il !
Même les souverainistes sont perplexes…
Alors, bien sûr, les indépendantistes
