Le candidat à la présidentielle vient de présenter son “programme islam”. Selon lui, l’islam est à la fois une religion et un monde qui veut imposer ses normes. Il s’est toujours refusé à faire une différence entre islam et islamisme, relativisme lâche et dangereux. Ses adversaires ont-ils tort ou raison de dénoncer cet amalgame ? Analyses.
Peut-on, et doit-on, distinguer islam et islamisme ? La question ne cesse de hanter notre société, toujours plus cruciale alors qu’incontestablement islam et islamisme s’y implantent toujours plus profondément, et toujours plus largement. La diffusion par M6 d’un reportage de “Zone Interdite” sur Roubaix en montre une fois de plus toute l’importance, tout comme les réactions qui ont suivi.
On a vu rivaliser d’acrobaties absurdes les habituels tenants d’un islamo-gauchisme décomplexé, Sandrine Rousseau voulant présenter sous un jour positif les désormais fameuses poupées sans visage, quand la France Insoumise dans un bel ensemble dénonce « l’islamophobie » mais surtout pas l’islamisme. À droite, à l’inverse, la condamnation de la contre-société ainsi montrée fut massive – mais on verra non sans ironie le ralliement quasi simultané à Valérie Pécresse de Jean-Christophe Lagarde, plus que fortement suspect de complaisance envers le communautarisme, pour ne pas dire d’islamo-droitisme. Eric Zemmour a dévoilé, c’est le cas de le dire, son « programme islam », ne manquant pas de s’attirer l’hostilité conjointe des islamistes et de ceux qui se veulent le « camp de la raison », ces derniers insistant d’autant plus sur les distinctions qu’ils font entre islam et islamisme, entre musulmans et islamistes, qu’ils œuvrent depuis 40 ans à favoriser l’immigration musulmane et n’ont aucune envie que soit soulignée leur responsabilité dans ses conséquences.
Notons aussi les réactions hélas prévisibles de la « communauté » musulmane : si quelques voix s’y élèvent avec courage pour montrer et dénoncer l’islamisme, ceux qui condamnent l’existence même d’un « programme islam » chez Zemmour sont très nettement plus nombreux que ceux qui condamnent les infamies islamistes constatées à Roubaix, mais aussi à Marseille, à Trappes, à Tourcoing, et dans une part de plus en plus grande d’un territoire qu’on dit encore « national »,
