Accueil Édition Abonné Décembre 2023 Éric Zemmour: «La civilisation islamique mène une guerre à l’Occident»

Éric Zemmour: «La civilisation islamique mène une guerre à l’Occident»

Entretien avec Eric Zemmour (1/2)


Éric Zemmour: «La civilisation islamique mène une guerre à l’Occident»
Eric Zemmour découvre l'ampleur du massacre au kibboutz de Kfar Aza, novembre 2023 © InitialesCK

Quelques jours après l’attaque du 7 octobre, le président de Reconquête s’est rendu en Israël où il a constaté, bouleversé, l’étendue des massacres. Quels sont les devoirs, mais aussi les intérêts de la France dans cette épreuve? Éric Zemmour en est convaincu : elle doit être à la pointe du réarmement de l’Occident.


Causeur. Vous revenez d’Israël où nous nous sommes croisés, dans la vieille ville de Jérusalem. Vous avez prié au mur des Lamentations. Jusque-là, vous n’affichiez pas de lien particulier avec ce pays. Le pogrom du 7 octobre a-t-il réveillé chez vous une fibre juive et/ou sioniste ?

Éric Zemmour. Je suis un juif de la tradition israélite, un Français de confession juive, j’ai été élevé comme ça, je mourrai comme ça. Si je subis la vindicte des institutions juives comme le CRIF, c’est justement parce qu’elles ont abandonné l’héritage universaliste et assimilationniste de Napoléon au profit d’un lobby communautariste à l’anglo-saxonne. Cela dit, on n’a pas besoin d’être juif pour être effaré, révulsé par ces récits de bébés brûlés et suppliciés, de femmes enceintes à qui on lacère le ventre, de femmes qu’on viole après les avoir brûlées. On n’a pas besoin d’être juif pour se sentir solidaire d’un peuple frappé au fond de son âme, mais qui se bat pour son existence et refuse de se soumettre à la barbarie. Je serais attaché à l’existence d’Israël même si je n’étais pas juif.

En attendant, les « juifs couscous » qui vous ont accueilli en héros à Netanya ne sont pas de distingués israélites assimilationnistes. S’ils ont quitté la France, c’est que beaucoup se sentaient d’abord et surtout juifs.

Ça dépend des générations. Les gens de mon âge, ou plus vieux que moi, ont quitté l’Algérie en 1962, chassés par le FLN, alors qu’ils étaient là avant la colonisation arabe. Quasiment tous se sont installés en France, et non en Israël. Ils s’étaient au fil du temps agrégés au peuple des pieds-noirs, et étaient devenus français. Ils se prénommaient Annie, Lucette, Roger, Pierre. Chez les plus jeunes, c’est différent. À partir des années 1980-1990, il y a eu un mouvement général de défrancisation de la population française, qui a touché tout le monde, y compris les israélites français : à l’école, les enfants passaient leur temps à se chercher des origines étrangères, des Français de souche étaient très gênés car ils n’avaient pas d’« origine », donc certains s’en inventaient des allemandes, italiennes… En même temps, l’immigration massive du Maghreb et d’Afrique noire a rendu la vie dans les banlieues impossible pour tous les non-musulmans. Certains quartiers sont devenus des enclaves étrangères et islamiques. Israël, c’est la France périphérique des juifs de ces quartiers. À Netanya, dont vous parlez, il y avait plus de mille personnes et des drapeaux


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Décembre 2023 – Causeur #118

Article extrait du Magazine Causeur




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Elisabeth Lévy est journaliste et écrivain. Gil Mihaely est historien.

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