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Eric Coquerel: ceci n’est pas du séparatisme

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Eric Coquerel: ceci n’est pas du séparatisme
A gauche: Maryam Pougetoux. A droite: le député Eric Coquerel. © NICOLAS MESSYASZ/SIPA 00862498_000002

L’incroyable renversement accusatoire du député de Seine Saint-Denis


Durant tout le week-end, les commentaires ont continué à se déverser après le coup d’éclat provoqué par les trois députés LR et l’élue macroniste Anne-Christine Lang (qui ont claqué la porte d’une commission d’enquête parlementaire en signe de protestation contre la présence de Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’Unef, venue le visage doublement voilé, à la fois par son masque et par son hijab). Parmi les différentes réactions, celle d’Eric Coquerel sort toutefois sortie du lot. 

Invité politique de l’émission de Myriam Encaoua sur France Info, le député LFI de Seine-Saint-Denis s’est empressé de défendre Pougetoux en rappelant l’absence de levée de bouclier lorsque des représentants de la religion catholique ou juive viennent en soutane ou coiffés d’une kippa aux commissions de travail à l’Assemblée. Piètre défense : l’amalgame entre des religieux et la syndicaliste voilée ne fait que dévoiler le réel statut de la vice-présidente de l’Unef, peut-être plus religieux que syndicaliste, finalement. Parlerait-elle donc en tant que représentante des étudiants musulmans, et non de l’ensemble des étudiants quel que soit leur culte ?

Séparatiste toi-même!

Mais Coquerel ne s’attarde pas trop sur ce point épineux. 

Instruire le procès en racisme et en “islamophobie” de ces élus qui ont préféré sortir de la salle, voilà ce qui l’intéresse!  Pour l’élu Insoumis, ce boycott n’est rien d’autre que la honteuse manifestation d’un « racisme qui gagne la société » et de la stigmatisation « d’une religion toujours la même ».  Au-delà de ces anathèmes prévisibles, c’est l’autre chef d’inculpation qui retient notre attention. Sur un ton péremptoire et vindicatif, notre Fouquier-Tinville de l’islamophobie instruit le procès en séparatisme à l’encontre d’Anne-Christine Lang, accusant la députée, de « diviser le peuple » et de verser dans le « séparatisme ». Les oreilles chauffent devant un tel renversement accusatoire !

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Pour Eric Coquerel, le séparatisme ce n’est pas lorsqu’un chauffeur de bus de confession musulmane refuse de conduire après une femme. Ce n’est pas non plus lorsque certaines mairies se plient aux diktats d’un islamisme politique et accordent des horaires de piscine réservées aux femmes. Ni lorsqu’un espace est réservé dans un salon de coiffure aux femmes voilées, pour protéger leur pureté menacée (!). Ni encore lorsqu’un bar est interdit aux femmes au motif qu’elles sont justement des femmes ou lorsque des quartiers entiers se transforment peu à peu en petit émirat local, où les femmes ne sortent que couvertes de draps noirs, où les commerces ne vendent plus de vin ni de porc, et où la MJC du coin subit les tentatives d’infiltration.

Ce communautarisme musulman que Coquerel ne veut pas voir

Non, pour Eric Coquerel, « s’il y a un séparatisme dangereux, il est lorsque des députés sortent d’une salle quand une jeune femme voilée vient à l’Assemblée nationale alors qu’elle en a le droit ». Avec ses lunettes déformantes du gauchisme communautaire, le député explique que le séparatisme est donc à chercher du côté des défenseurs de la laïcité et de la République une et indivisible et pas du côté d’un communautarisme revendiqué. Eric Coquerel agit-il par mauvaise foi ? Par aveuglement volontaire ? Ou tout simplement en fonction d’une stratégie de diversion ?

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Pour l’élu d’une circonscription d’un département où on compte pas moins de 16 écoles privées de confession musulmane hors contrat, où le paysage scolaire est complètement noyauté par les écoles salafistes comme l’ont montré les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur enquête de 2017, il s’agit assurément de détourner l’attention.

Tour de passe-passe

À l’heure où une loi est en préparation pour lutter contre les séparatismes religieux, Coquerel maitrise parfaitement l’enfumage consistant à renverser le chef d’accusation, comme ses comparses Clémentine Autain ou Danièle Obono. Le but : montrer que ceux qui pratiquent le séparatisme le subissent, que les acteurs du séparatisme en sont en réalité des victimes.

Mais ce tour de passe-passe idéologique ne fait que mettre en lumière la complaisance et la complicité de la France Insoumise qui préfère sacrifier l’idéal républicain de la laïcité sur l’autel de leur clientélisme communautaire. Ces anciens trotskystes adorateurs de Marx ont définitivement changé de barbu. Mais qui paiera l’addition ?

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