Éoliennes : appel au président de la République.
Notre numéro de février est en vente.
Sols bétonnés, entrées de ville envahies d’enseignes criardes, zones commerciales sans âme : la France s’enlaidit. Or, comme Alain Finkielkraut le note dans son plaidoyer pour une « écologie poétique » (Le Figaro), notre époque terrorisée par l’urgence climatique « délaisse l’amour des paysages pour les problèmes de l’environnement » au risque de négliger « la beauté du monde quand la planète est en péril ». Dans nos colonnes, Alexandre Gady tente de réconcilier ces deux impératifs aujourd’hui disjoints que sont la santé et la beauté. Car « nous sommes certes des animaux, avec des besoins primaires, mais aussi, et avant tout, des êtres doués de sensibilité, ayant une capacité à faire silence ou à pleurer devant la douce beauté d’un paysage » à préserver et transmettre. Dans cet esprit, Renaud Camus célèbre la sobriété du « paysage, qui n’est jamais autant lui-même que malaxé d’absence, habité d’inintervention, pétri de vide – tous biens gravement menacés par le sinistre aménagement. » Remis au goût du jour par une écologie technicienne insensible à l’esthétique, cet interventionnisme tous azimuts prétend agir au nom même de la nature qu’il saccage. D’où le grand paradoxe que dénonce Bérénice Levet : « ce sont les écologistes qui continuent de se comporter en « maîtres et possesseurs de la nature » ».
Dans ce processus délétère, les éoliennes jouent un rôle central : sous prétexte de développer les énergies renouvelables, ces immenses pylônes de métal défigurent nos campagnes et déchiquettent les oiseaux. Conscient qu’une grande majorité de Français y est opposée, le président de la République a semblé entendre la vox populi en déclarant le 14 janvier à Pau : « Le consensus sur l’éolien est nettement en train de s’affaiblir dans notre pays. […] De plus en plus de gens […], qui considèrent que leur paysage est dégradé, ne veulent plus voir de l’éolien près de chez eux. Il ne faut pas l’imposer d’en haut. »
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Le prenant au mot, Alain Finkielkraut, Bérénice Levet, Jean Clair, Stéphane Bern, Jean-Pierre Le Goff, Benoît Duteurtre et quelques autres têtes bien faites signent dans Causeur un appel au président de la République pour que cesse l’invasion de ces monstres d’acier. Trop souvent considérée comme un combat d’arrière-garde, la défense de la belle France devrait unir conservateurs et progressistes inquiets de savoir quel pays ils laisseront à leurs enfants.
Pour Jérôme Leroy, habitué des chambres d’hôtel glauques en période de salons littéraires, l’enfer, c’est les zones. Des hôtels sans nom ni réceptionniste trônent tristement au milieu des fast-foods et des parkings d’hypermarchés. Cette absence de paysage est le lot de nos zones commerciales en périphérie des villes. À Pierre Lamalattie d’enfoncer le clou : dans la France périurbaine, nombre de ronds-points abritent des œuvres d’art contemporain d’un goût douteux. Souvent kitsch et prétentieux, ces giratoires font regretter la statuaire IIIe République qui embellissait l’hexagone.
Le mois dernier, tout le monde en a parlé. Il s’agit bien sûr de l’affaire Matzneff, dont Caran d’Ache se serait délecté. Pour Alain Finkielkraut, le gauchisme post-soixante-huitard a réorienté son discours. Il voulait autrefois un monde sans répression du désir ; il aspire maintenant à un monde sans domination. Corinne Berger estime quant à elle qu’il revient à la justice de dire si certains actes de Matzneff méritent un procès. Mais son lynchage en place publique, le pilonnage et la censure de ses livres signifient la mort de la littérature. Et de la liberté. Ainsi que le remarque Anne-Marie Le Pourhiet, au mépris de la justice, le gouvernement a décidé d’appliquer rétroactivement la loi contre Gabriel Matzneff. Si nos élites vengeresses s’acharnent sur cet ancien pervers notoire désormais octogénaire, elles sont loin d’avoir renoncé au relativisme sexuel.
Rayon actualités, j’ai eu la chance d’interroger l’ancien maire de Sarcelles François Pupponi. Il passe à table. Ses vingt ans (1997-2017) passés à la tête de cette banlieue multiculturelle lui ont inspiré Les Émirats de la République. Il y dénonce l’échec de l’intégration et les progrès de l’islamisme auquel une partie de la gauche fait la courte échelle. De leur côté, Mark Porter nous emmène à Londres où les futurs retraités n’en peuvent plus et Gérard Thirioux sur l’île de Lesbos où un projet de centre fermé pour migrants encolère la population.
Côté culture, Jérôme Leroy nous fait visiter une composante essentielle de l’identité européenne : le café. Aujourd’hui raréfiés, ces lieux de rencontre et de solitude forment nos derniers îlots d’humanité. Didier Blonde et Pierre Autin-Grenier témoignent avec humour et poésie de cette Europe en voie de disparition.
Prenez votre pied avec Patrick Mandon : des petites filles chinoises aux rats de l’opéra, l’exposition du Musée des arts décoratifs de Paris « Marche et démarche : une histoire de la chaussure » dévoile les effets de la mode, de la classe sociale ou du métier sur la démarche, la déambulation et le squelette tout entier.
Enfin, Marin de Viry dépèce la maire indigne Anne Hidalgo. Au nom du Bien et du tourisme-roi, l’édile pourrit la vie des piétons tout en laissant proliférer les rats. Benoit Duteurtre la croque avec drôlerie dans Les dents de la Maire.
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