On en dénombre déjà 8000 en France. Icônes de la transition énergétique, les éoliennes sont de plus en plus controversées. Stéphane Bern et Éric Zemmour sont vent debout contre : faible efficacité énergétique, dégradation des paysages, perte de valeur des biens immobiliers, mainmise des fonds de pension, les inconvénients de l’éolien sont nombreux.
Récemment dans Face à l’Info sur CNews, Éric Zemmour s’est dressé contre l’éolien en affirmant : « L’éolien est une catastrophe, ça va laisser des déchets monumentaux (…) Les Verts se foutent de la beauté des paysages français. Ils se foutent de la France tout court ». Le lanceur d’alerte Fabien Bouglé parle de « trahison écologique des éoliennes » dans un article publié dans le magazine Front populaire. Éoliennes : du rêve aux réalités, un film sorti sur Youtube le 1er juin et produit par l’association de Charles Thimon, financé par plus de 900 donateurs, présente les témoignages sur la question de Jean-Marc Jancovici, ingénieur de l’École polytechnique, Hervé Machenaud, ancien directeur de la branche Asie-Pacifique du groupe EDF, ou d’Henri Proglio, président-directeur général d’EDF de 2009 à 2014. Dans ce documentaire, la face sombre de l’éolien est dévoilée. Chiffres à l’appui, l’imposture écologique et économique de l’éolien est démontrée.
De son côté, François Rollet réclame un moratoire sur l’éolien. Entretien. Âgé de 25 ans, François Rollet est entrepreneur dans le domaine agricole. Ayant vécu une grande partie de sa vie en milieu rural, il s’est engagé auprès d’Action Ecologie pour défendre nos paysages et nos traditions.
Causeur. Stéphane Bern, ardent défenseur du patrimoine français, parle de « diktat éolien » dans un texte publié dans FigaroVox le 30 mai. Sa tribune a fait grand bruit. Comme vous défendez une cause commune, votre association a-t-elle tenté de se rapprocher de lui ?
François Rollet. Action Écologie est une association qui n’est affiliée à aucun parti politique et dont l’objectif est de réunir tous les Français de bonne volonté qui souhaitent construire une alternative à ce fléau qu’est l’écologie politique, incarnée par exemple par Barbara Pompili, Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Hulot ou Cécile Duflot. Lorsqu’une personnalité publique comme Stéphane Bern se prononce contre le « diktat éolien » nous ne pouvons que féliciter et encourager cette démarche contre cette énergie qui s’avère être un gouffre financier, une saignée de nos paysages et un non-sens écologique. Chez Action Écologie nous sommes évidemment ouverts à tous les Français qui vont dans le sens d’une écologie respectueuse de nos traditions et de nos territoires.
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Que défend précisément le mouvement Action Écologie ?
Nous défendons tout simplement une conception de l’écologie qui n’a rien à voir avec celle défendue par certaines figures médiatiques. Exaspérés par la vision du monde que proposent les « écologistes », nous avons décidé de lancer il y a quelques mois Action Écologie avec plusieurs objectifs : valoriser les actions qui vont dans le sens d’une écologie authentique, dénoncer les solutions coûteuses et inefficaces proposées par les écologistes politiques qui préfèrent souvent détruire ce qui fait la France que défendre l’environnement. Nous traitons de tous les sujets liés à l’écologie.
Quelles sont vos actions ?
Nos activités sont multiples : publication d’études inédites, organisation de formations et de conférences avec des experts. Nous ferons aussi la promotion d’initiatives comme celles qui visent à protéger la biodiversité ou qui favorisent le recyclage. Nous voulons être aussi la vigie de l’écologie. Nous mènerons des campagnes offensives de mobilisation pour faire changer d’avis le gouvernement si besoin : des opérations dans la rue, des pétitions, des campagnes sur les réseaux sociaux pour toucher les jeunes. Ils sont souvent instrumentalisés à des fins bassement politiques, donc nous voulons leur permettre de s’engager pour un environnement respectueux. Notre ambition est claire : devenir la première association écologique française indépendante et non subventionnée.
Selon vous, est-ce que l’exécutif français entend toujours déployer 20 000 éoliennes dans le parc français à horizon 2028, alors que le président Macron avait dit à Pau en janvier 2020 qu’il fallait être lucide et que le consensus en faveur de l’éolien était en train de s’effriter ?
Aujourd’hui, l’éolienne est devenue la colonne principale de la stratégie énergétique européenne qu’Ursula Von der Leyen nomme « le pacte vert européen ». L’objectif de la Commission européenne est de faire du vent le pilier de la production d’électricité en Europe ! Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dans son discours à l’Assemblée nationale en janvier souhaite que « que chaque territoire prenne sa part » au mépris des enjeux écologiques véritables, de la souveraineté de notre industrie et de l’incidence sur nos paysages. À l’occasion de notre étude sur l’éolien, nous nous sommes rapprochés de milliers d’acteurs sur le terrain qui luttent contre l’implantation de nouveaux parcs éoliens. Nous avons également lancé une pétition pour exiger d’Emmanuel Macron que cessent tous les projets d’éoliennes à l’étude. Alors certes, le consensus autour de l’éolien s’effrite, mais il faut encore se mobiliser.
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Pour nous, le constat est aussi simple qu’alarmant: les éoliennes sont une arnaque écologique et un gouffre budgétaire. Les éoliennes coûtent 2 milliards d’euros par an au contribuable français, soit près de la moitié du budget alloué à l’agriculture ! Malgré ce coût exorbitant, les éoliennes ne fonctionnent qu’un quart du temps effectif annuel. La création de parcs éoliens nécessite des millions de tonnes de béton, ce qui n’a rien d’écologique, assassine des milliers d’oiseaux par an et défigure nos paysages, par exemple à la Sainte-Baume.
Au-delà du caractère écologique contestable que vous dénoncer, l’éolien est selon vous géopolitiquement risqué.
Un des éléments fondamentaux de la construction d’éoliennes est l’extraction de terres rares dont la production se fait à près de 80% en Chine. Alors oui, au-delà des enjeux environnementaux que cela pose, la stratégie qui vise à s’approvisionner auprès d’un seul pays me semble dangereuse, en cas de tensions diplomatiques, géopolitiques ou économiques avec ce partenaire. Pour fabriquer une éolienne, il peut être nécessaire de compter jusqu’à 2 700 kilogrammes de terres rares. Les constructeurs de turbines ont, en effet besoin du néodyme pour la fabrication des aimants, utilisés notamment pour les modèles éoliens offshores. Ces modèles en mer sont ceux que Jean Castex défendait encore en janvier dernier. Le gouvernement a annoncé le lancement du neuvième projet de parc éolien à proximité de l’île d’Oléron. Au-delà de la défiguration de nos paysages et de nos traditions, l’éolien nous fait entrer dans un marché dont le producteur principal est la Chine.
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De plus, la majorité des composants nécessaires à sa construction n’est pas non plus française. En 2017, ce sont les Danois Vestas et les Allemands Enercon qui ont remporté la majorité du marché éolien français. La part des entreprises allemandes atteint près de 60 % du marché français. Selon moi, la France se doit de créer ou utiliser une chaîne de valeur énergétique indépendante et sûre.
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