Basile de Koch, Président à vie du groupe Jalons, nous a transmis le communiqué ci-dessous, que nous publions bien volontiers, sans même qu’il y ait joint un gros chèque –qui de toute façon eût assez peu de chances d’être approvisionné.
Paris, le mardi 25 septembre 2012
Affaire Entrevue vs. Fientrevue : LA COUR D’APPEL RELAXE LE GANG DES PASTICHES !
« Joie, joie, pleurs de joie » ! Après dix ans de procédures à rebondissements, la décision tant attendue de la Cour d’Appel est enfin tombée, et du bon côté !
Dans son arrêt du 21 septembre, la juridiction du second degré rend pleinement justice au nôtre :
– Oui, confirme-t-elle après les juges de première instance, Fientrevue était bien une « parodie respectant les lois du genre », et non pas un « plagiat parasite et cannibale», comme le plaidait sans rire M. Gérard Ponson, patron d’Entrevue ;
– Non, statue-t-elle contre les premiers juges, notre parodie n’a même pas «contrefait» la couverture de l’original : si elle en a repris les «éléments caractéristique s», c’est tout bonnement pour les «caricaturer».
Bref le droit à la parodie, pour pouvoir s’exercer, inclut nécessairement celui d’imiter le fond et la forme du support pastiché. Cela va sans dire, mais ça va mieux quand c’est la Cour d’Appel qui l’écrit.
Pour ne rien gâter, cette sage décision est motivée en termes savoureux. Selon l’arrêt, «l’observateur averti » disposait en la circonstance de tous les éléments nécessaires « pour comprendre qu’il s’agit d’une parodie destinée à se moquer de la revue ENTREVUE ». Il lui suffisait pour cela de lire le simple titre FIENTREVUE, mais aussi l’inscription au-dessus du titre « Attention ! Ceci est une grossière contrefaçon signée JALONS » et en dessous « Toutes les conneries sont bonnes à dire »ainsi que« 3 euros, comme le vrai ».
On ne saurait mieux dire, et c’est un plaisir pour les Jalons, « pasticheurs du Roy depuis 1793 », de voir leurs bons gags cités par la haute juridiction comme exemples d’une parodie réussie.
Résultat des courses : la société Jalons, au capital de 304 euros, est dispensée de débourser les 1,127 million (!) réclamés par les plaignants, et même les 2 500 que leur avaient généreusement alloué les juges de première instance.
On pourrait certes déplorer que la Cour d’Appel ne nous accorde pas de dommages-intérêts, au terme d’une décision qui met pourtant en lumière le caractère manifestement abusif d’un acharnement judiciaire sans objet. Ces procédures interminables autant qu’absurdes nous ont quand même coûté la peau ! ! Mais bon, vu les dettes accumulées par feu la société de Ponson, aujourd’hui liquidée, nous n’avions de toute façon aucune chance de récupérer le moindre centime.
C’est donc d’un cœur aussi léger que le portefeuille que nous fêterons prochainement, en compagnie des personnalités qui nous ont soutenu depuis le début, cette victoire de la liberté d’expression, du droit à la parodie et du bon droit tout court.
Justice et fête !
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