Arnaud Montebourg vient donc d’annoncer le lancement de son propre mouvement[1. Qui sera effectif le 4 février, avec une soirée au café La Bellevilloise prévue pour les Parisiens.], en marge du PS, qui viendra épauler François Hollande en attendant que son champion vole de ses propres ailes. Ce nouveau-né politique s’appelle La Rose et le Réséda.
Peu banal pour un groupuscule militant qu’on prévoyait au départ de baptiser Nouvelle France, appellation trop contrôlée dont la platitude évoquait plus la Picardie betteravière que la rudesse du Mont Beuvray…
A force de lire partout que La Rose et le Réséda est le titre d’un poème d’Aragon, j’en ai presque oublié ce que m’évoque spontanément ce nom fleuri. Non, vous n’y êtes pas, je n’ai à aucun moment pensé au médicament pour asthmatiques qu’est le Réséda, mais ces trois consonnes mystérieuses résonnaient dans mon oreilles en me laissant un vague souvenir littéraire.
Colonel Réséda ! Là se cachait le secret ! Tel est en effet le nom du personnage imaginaire que Louis-Ferdinand Céline interpelle dans ses fameux Entretiens avec le professeur Y. Délires paranoïaques, élucubrations géniales, inventaires frénétiques qui n’en finissent pas, tout y passe dans les Entretiens…
Eu égard à la réputation sulfureuse de Céline, on présume un quiproquo intertextuel. Car en faisant campagne pour François Hollande, Montebourg attendra la féérie pour une autre fois…
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