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Enlèveront-ils nos filles et nos compagnes ?


Enlèveront-ils nos filles et nos compagnes ?

Mon cœur saigne. À trois ans, la chère Elise a été enlevée à son père français par une étrangère qui se prétend sa mère assistée de deux armoires à glace armées de matraques électrique. Et la France ne fait rien. L’ambassadeur moscoutaire n’a pas même été convoqué au Quai d’Orsay, le président se cloître dans un mutisme impardonnable, les juges et la police expédient les affaires courantes. Honte. Dégradation nationale. Hélas Victor Hugo n’est plus, pas une voix pour mettre Les Misérables au ban de l’humanité. Voltaire et Camus se sont tus, plus personne à qui parler. Et nous sommes seuls avec ces incapables aux commandes.

À quoi servent donc nos forces armées, nos cuirassés, notre force de frappe si ce n’est à se porter au secours de la nation en danger ? Le premier devoir de l’Etat consiste à protéger ses ressortissants contre l’ennemi toujours aux aguets. Que notre armée combatte pour préserver les femmes afghanes de la répugnante burka, cent fois d’accord. Verser notre sang pour sauvegarder l’unité ivoirienne sans laquelle la vie ne vaut pas vraiment la peine d’être vécue, c’est la moindre des choses. Sur tous les champs de bataille, nos soldats soutiennent vaillamment la cause des imprescriptibles droits de l’homme et il ne faut jamais manquer de leur rendre l’hommage qui leur est dû, surtout le 14 juillet sur les Champs-Elysées.

Mais pardon, charité bien ordonnée commence par soi-même. Là, il s’agit d’une Française comme vous et moi arrachée à l’affection des siens au cœur du territoire national. Qu’est-ce qu’ils ont dans les veines ces princes qui nous gouvernent ? Mais ce pourrait votre fille adorée, la mienne. C’est de la nation qu’il s’agit. De l’intégrité nationale et par-dessus tout de l’honneur du pays. Et avec l’honneur, on ne transige pas. Dieu soit loué, la presse ne s’est pas laissé intimider. Les radios et les télés, qu’elles reçoivent ici le témoignage de la gratitude populaire, se sont montrées dignes de leur mission et à la hauteur des circonstances. Si tant est que les Russes y eussent mis les formes, qu’ils sussent encore correctement se conduire, il y aurait eu place pour une offensive diplomatique bien sentie et, nos nouveaux alliés de l’Otan aidant, nous aurions amené les barbares à résipiscence en un tournemain, c’est moi qui vous le dit. Mais nous avons affaire à une engeance qui n’entend que le langage du canon, on l’a bien vu en Géorgie. De prime abord, ils ont trompété que notre jeune concitoyenne resterait entre leurs sales pattes jusqu’à la fin des temps. Cela s’appelle de la provocation ou je ne m’y connais pas. Et nous demeurerions impavides, inertes ? La pire des lâchetés, nous a enseigné Socrate ou BHL je ne sais plus, c’est de tourner le dos à son ennemi. L’éloignement de la frontière russe pour justifier notre immobilisme n’est que prétexte de capitulard. Et nos Mirages alors, ils sont faits pour les chiens ? Pour agrémenter le paysage aérien ? Je lance ici un avertissement solennel aux autorités de ce malheureux pays. Si elles persistent et s’enferrent dans l’inaction, l’armée, notre armée bien aimée, ne tolérera pas l’humiliation. On sait à quelles extrémités d’authentiques patriotes peuvent être conduits lorsque l’essentiel est en jeu, lorsque la dignité de la nation tout entière est ainsi bafouée. À bon entendeur.



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Guy Sitbon, ex-journaliste au Nouvel Obs, est chroniqueur à Marianne.

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