Le 5 février, le Maroc apprenait la mort du petit Rayan Oram. Pendant cinq jours, le sort du petit Marocain avait tenu en haleine le monde entier. Un bambin tombé au fond d’un puits, c’est probablement l’histoire parfaite pour des médias carburant à l’émotion. Il est intéressant de revenir sur le premier cas du genre.
Le 1er février 2022, Rayan Oram, un garçon marocain de cinq ans, est tombé dans un puits sec de 32 mètres dans le village d’Ighran, dans la région du Rif, au nord du Maroc. L’exiguïté du puits et la fragilité du sol ont compliqué et retardé les tentatives de sauvetage. Lorsque les sauveteurs ont atteint Rayan cinq jours plus tard, il était déjà mort. La mort de l’enfant a été annoncée par le cabinet royal et le roi Mohammed VI en personne a appelé les parents endeuillés pour leur présenter ses condoléances.
Pendant cinq jours, le sort de Rayan Oram a tenu en haleine une foule considérable sur place, ainsi que les sociétés marocaine et algérienne. Le dénouement tragique du drame a déclenché une vague d’émotion dans le monde entier, amplifiée par les réseaux sociaux. Cette tragédie – le drame d’une course contre la montre pour sauver un jeune enfant tombé dans un puits, et finalement retrouvé mort – a quelque chose de déjà-vu. Depuis plus de 70 ans, en effet, ces histoires très médiatisées se répètent avec une ressemblance stupéfiante et nous touchent profondément. Un bambin tombé au fond d’un puits, c’est probablement l’histoire parfaite pour des médias carburant à l’émotion. Il est intéressant de revenir sur le premier cas du genre.
Kathy a disparu
Dans l’après-midi du 8 avril 1949, Kathy Fiscus, âgée de trois ans, sa sœur, Barbara, et son cousin, Gus, courent à travers un champ à quelques dizaines de mètres de la maison familiale dans la banlieue de Los Angeles, à San Marino (près de Pasadena). Non loin de là, une tour de transmission de la KTLA, récemment installée, diffuse des émissions sportives et de variétés aux téléviseurs du bassin de population de Los Angeles. Quatre ans après la fin de la guerre, la télévision est encore très récente. Beaucoup d’Américains ne savent pas trop quoi en penser, et les téléviseurs sont alors relativement rares. Seuls 20 000 habitants environ disposent d’un poste dans la région de Los Angeles et on ne sait pas trop bien ce que ce nouveau
