On ne dira jamais à quel point la période des Fêtes est un moment difficile pour les personnes seules (vieux, misanthropes, électeurs du Nouveau Centre, lecteurs de poésies, dictateur en fin de règne). Baudelaire, déjà, remarquait à propos du Nouvel An, dans Le Spleen de Paris : « C’était l’explosion du nouvel an : chaos de boue et de neige, traversé de mille carrosses, étincelant de joujoux et de bonbons, grouillant de cupidités et de désespoirs, délire officiel d’une grande ville fait pour troubler le cerveau du solitaire le plus fort. »
Le comble de la solitude, cependant semble aujourd’hui par un certain Vladimir P. de Moscou. Vladimir P est actuellement premier ministre après avoir été président mais il aspire à le redevenir en mars, après les récentes élections législatives moyennement cachères. Son peuple lui a fait savoir, par de conséquentes manifestations que cette façon d’envisager la démocratie était peut être hors de saison désormais. Le drame, c’est que Vladimir P. se déclare prêt au dialogue après avoir minimisé l’ampleur de la contestation. Mais figurez-vous que le pauvre homme, malgré les défilés dans les rues, vient d’avouer son désarroi et confie de manière très émouvante son égarement et son isolement : « Ecoutez, je ne sais même pas qui était là-bas. (…) Il n’y a personne à qui parler. »
Ne laissez pas Vladimir P. seul ! Envoyez lui vite un mot de soutien ou un colis à la Douma ou au Kremlin. La solitude, dans nos sociétés si cruelles, est l’affaire de tous.
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