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Encel bien en selle sur France Inter


Depuis le départ en retraite de l’excellent Dominique Bromberger, France Inter, le vaisseau amiral de la radio publique, avait laissé le monopole de l’analyse et du commentaire géopolitique à Bernard Guetta, fidèle au poste tous les matins de la semaine à 8h17. Lire le monde avec les lunettes de Guetta, c’est vivre chaque jour l’expérience du Candide de Voltaire soumis aux vaticinations du docteur Pangloss, l’incorrigible optimiste. Cet ancien trotskiste converti aux charmes discrets de la social-démocratie réussit presque à nous persuader, profitant de l’état comateux de notre réveil, que l’Union européenne est en marche vers un avenir radieux, que le monde arabe vogue hardiment vers la démocratie et la prospérité, et que Recep Tayyip Erdogan est un grand humaniste. Rien ne le fait dévier d’une ligne où sa déférence envers le Quai d’Orsay le dispute à un aveuglement volontaire devant tout événement ne cadrant pas avec sa vision du monde.

Fort heureusement, mais hélas à une heure de moindre écoute (18h15), il est maintenant possible de se faire une idée plus réaliste des événements mondiaux en écoutant la « chronique internationale » de Frédéric Encel. Alors que Guetta cherche à formater ses auditeurs à l’aune de ses convictions, Encel, pédagogue né, parvient en moins de trois minutes à nous fournir les deux ou trois clés permettant de bricoler soi-même son opinion sur des questions souvent complexes.

Des convictions, Encel n’en manque pourtant pas, sur l’Europe, le Proche Orient, la mondialisation. Mais il a l’honnêteté de ne pas utiliser son temps d’antenne pour les imposer à son public, et à les réserver à ceux qui voudront bien acheter ses livres. Le dernier paru, De quelques idées reçues sur le monde contemporain. Précis de géopolitique à l’usage de tous (éditions Autrement) pourra utilement soulager des auditeurs victimes d’une surdose de Guetta.

Dernière précision : l’arrivée d’Encel sur le service public de radiodiffusion fait écumer de rage Pascal Boniface, qui manie l’insulte avec la hargne du jaloux. Minable.



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