Trois journalistes tunisiens ont été arrêtés hier. Leur forfait ? La publication en couverture de leur quotidien, Attounsia, d’une photo de femme ne portant ni burqa, ni voile, ni rien d’autre, à vrai dire. Après avoir passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la brigade des mœurs de Tunis, Habib Guizani, rédacteur en chef, Nassreddine Ben Saïda directeur général ainsi que le journaliste auteur de l’article comparaîtront ce jeudi devant le juge. Selon le code pénal tunisien, les prévenus risquent une peine de 6 mois à 5 ans et d’une amende allant de 200 à 1.200 dinars.
Dans son édition de mercredi, Attounsia avait montré en une le footballeur allemand d’origine tunisienne Sami Khedira, du Real Madrid, (décemment vêtu) au côté de son épouse l’affriolante mannequin et animatrice télé Lena Gercke. Cette photo avait été publiée auparavant en couverture de l’édition allemande du mensuel GQ.
« Je réclame la liberté immédiate des journalistes », a déclaré un responsable du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), avant, hélas, de préciser sa pensée : « Je suis contre la publication de cette photo parce qu’elle est contre les principes de notre métier mais ce n’est pas une raison non plus d’arrêter de cette manière des journalistes. »
Avec des défenseurs comme ça, les amis tunisiens des droits de l’homme – y compris quand il est amateur de petites femmes nues – ont du souci à se faire, mais si ça se trouve, il s’en font déjà…
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