La vérité commence à pointer son nez. Mustafa Abdul-Jalil, ex ministre de la Justice de Kadhafi et aujourd’hui l’un de figures de proue de l’opposition, a officiellement révélé que l’affaire de l’infection HIV dans l’hôpital de Benghazi avait été montée de toutes pièces par le « frère guide ».
L’affaire avait éclaté fin 1998 quand les Libyens ont appris que 400 enfants avaient été contaminés par le virus du SIDA dans le cadre d’une véritable épidémie qui a frappé l’hôpital El-Fatih à Benghazi. Selon tous les témoignages dignes de foi, l’hygiène dans cet établissement était plus que douteuse, on y réutilisait par exemple les seringues sans qu’elles soient stérilisées.
Embarrassé, le pouvoir libyen, toujours prompt à se vanter de ses succès sanitaires et sociaux s’est cherché des boucs émissaires et a arrêté des dizaines de médecins et infirmières bulgares. Après deux « procès » et quelques rebondissements, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été condamné à mort, peine ensuite commuée en long emprisonnement, jusqu’à ce que qui l’on sait les fasse sortir.
Hélas, la joie des cinq Bulgares d’entendre enfin la vérité a été quelque peu gâchée par une déclaration de leur premier ministre. Boyko Borisov s’est surtout publiquement exprimé sur les 130 millions de dollars qu’il a dû payer pour rien. Le dirigeant bulgare devrait être plus attentif à l’esprit du temps. Au Caire, à Tunis, à Sanaa et à Alger on pense que la liberté n’a pas de prix…
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