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En lisant Bernanos


« — Monsieur, reprit-il après un long silence, croyez-vous en Dieu?

— Certes ! se récria le petit juge. Les hommes me dégoûtent trop. Le monde a besoin d’un alibi.

— Ne plaisantez pas, dit le prêtre avec lassitude. »

Georges Bernanos, Un crime.

Drôle d’histoire, ce Un crime. Une jeune femme qui assassine un prêtre et prend son habit. Ainsi froquée, elle parvient à donner le change : grand succès dans l’exercice avec sa mine de petite fille.

On ne comprend pas exactement pourquoi elle a assassiné. Le mal pour le bien, peut-être. (Un goût pour le sacerdoce qui demandait plein essai ?)

On lui découvre sur le tard une mère ancienne religieuse et une petite amie : il faut poser le livre un moment, se féliciter de n’être pas dimanche.

Pour finir, elle « s’assit lentement sur les rails, puis dépliant son journal, l’étendit avec un sourire à la place même où elle allait poser sa tête. » (Avec Bernanos, l’art, le diable, la religion, tout est mis sous la roue.)

Un clergeon, qui voulait se faire prêtre à son tour, dégoûté de vérité – et d’apprendre que le monde pour moitié a de la poitrine – se jette à plat dans la Bidassoa.



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est écrivain. Il vient de publier « Le testament syrien » aux éditions Ecriture.

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