Les droites françaises estiment qu’Israël a le droit de se défendre. Et estiment les démocraties occidentales également menacées. Mais elles se défendent de toute récupération politique… Analyses.
Les actes terroristes islamistes sanguinaires perpétrés par le Hamas sur la terre d’Israël ont fait des émules, comme on pouvait le craindre.
Vendredi dernier, en France, à Arras, le professeur Dominique Bernard a été poignardé dans son établissement scolaire par un sectateur de l’islam radical, tandis que Bruxelles vient d’être frappée lundi soir par une attaque terroriste.
Cette violence barbare vise à exterminer les Juifs et, plus largement, œuvre pour la faillite de la civilisation occidentale.
Complaisances : la gauche sur le banc des accusés
Alors qu’on est en pleine tragédie, la macronie est frileuse et peine à admettre, à la différence d’un Éric Zemmour, qu’une guerre de civilisation se profile. Même si c’est assez vigoureusement que le gouvernement a condamné la propension des « insoumis » à caresser l’islamisme dans le sens de la barbe.
Les partis de la droite dite « extrême » ou « nationale », Rassemblement national et « Reconquête », sans pour autant s’allier, ont évidemment les mots les plus offensifs. Ces partis proposent également les solutions les plus fermes pour fermer nos frontières aux ennemis de la France, et ils fustigent à qui mieux mieux la funeste collusion de LFI avec l’islamisme. Quant à l’aile conservatrice des Républicains, plus mesurée dans la forme, elle n’en alerte pas moins sur le danger que représente pour notre pays cet islamisme invasif, et condamne aussi la liaison dangereuse qu’entretient LFI avec ledit islamisme – et entend désormais proposer des solutions claires pour enrayer une immigration devenue débridée.
La macronie bousculée
Dans ce combat, la macronie ne propose, elle, que ses habituelles formules creuses et racoleuses, et en profite pour tenter de refourguer un projet de loi sur l’immigration dont beaucoup craignent qu’il soit inopérant.
Après l’acte terroriste d’Arras, notre Résistant de la République a réitéré son exhortation à rester « unis et debout » et à faire le « choix de ne pas céder à la terreur et de rien laisser nous diviser ». Quant à la fusillade meurtrière de Bruxelles, elle lui a inspiré cette pénétrante constatation : « Notre Europe est bousculée. »
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Alors que la barbarie investit l’école, Brigitte Macron, dont on connaît l’implication en matière d’éducation, épaule vaillamment son époux dans son combat contre un obscurantisme aussi violent que sanglant, et a annoncé des mesures de nature à rasséréner, à coup sûr, parents, élèves et professeurs : « Il y aura de plus en plus de formations à la tolérance, à la bienveillance. » Il s’agira de « rassurer » les élèves, de « leur dire le monde sans les angoisser ». Gérald Darmanin, lui, affirme la nécessité d’adopter urgemment l’idéal projet de loi sur l’immigration proposé par le gouvernement ; projet dont on sait qu’il allie « l’humanité », avec la régularisation des étrangers pour les « métiers en tension », à « la fermeté » requise pour lutter contre l’immigration illégale. On a bien compris que ce projet de loi ne saurait fermer nos frontières à une immigration illégale protégée par la jurisprudence, la complexité normative et les cours internationales. La macronie veut continuer à paraître, dans la posture comme dans l’imposture. Il s’agit de préserver avec des incantations qui tiennent lieu d’action le mirage d’un vivre-ensemble éculé et de proposer, pour faire mine d’enrayer l’immigration exponentielle, quelques solutions qui font figure d’emplâtres destinés à une jambe de bois…
RN et « Reconquête » à l’offensive
Après les attentats terroristes du Hamas sur le sol israélien, Éric Zemmour, chef du parti « Reconquête », a assuré Israël de son soutien indéfectible puis, l’un des premiers, a évoqué l’éventualité d’une guerre de civilisation menée à l’identique sur le sol français. Les exactions du Hamas n’allaient pas manquer d’inspirer une frange de la population arabo-musulmane importée massivement sur notre sol depuis une quarantaine d’année, encouragée par la politique démagogue de LFI à son égard[1]. Éric Zemmour a rappelé : « il y a eu, en 2022, lors de la campagne pour l’élection présidentielle, l’émergence, l’accouchement d’un peuple islamo-gauchiste, sous les auspices de Jean-Luc Mélenchon. » Après l’assassinat du professeur Dominique Bernard, Éric Zemmour s’est à nouveau exprimé, toujours sans mâcher ses mots : « Les politiciens ont importé la mort sur notre sol. L’immigration porte la guerre de civilisation comme la nuée porte l’orage. Semaine après semaine, je vous alerte. » Il a poursuivi : « Tirons enfin les leçons, arrêtons l’immigration, interdisons les Frères musulmans, expulsons les fichés S islamistes. »
Marine Le Pen, pas plus qu’Éric Zemmour, n’édulcore son propos. Dans l’émission Les 4 vérités, sur France 2, elle souligne, sans langue de bois, la gageure que constitue l’union nationale préconisée en pareil contexte politique : « On va faire l’union nationale avec qui ? Avec la France insoumise ? Avec un gouvernement qui met en place une loi sur l’immigration qui crée une nouvelle filière d’immigration en régularisant les clandestins qui travaillent ? » Elle ajoute, claire : « Il faut que toute personne étrangère soit expulsée de notre territoire quand elle fraye avec l’islamisme. » Dans l’hémicycle, on a pu également voir la patronne du Rassemblement national rappeler à Mathilde Panot les accointances sordides de LFI avec les islamistes : « Vos amis (…), Madame Panot, jettent le corps des femmes derrière les pickups et ils crachent dessus après les avoir violées et les avoir démembrées. »
La droite, affaiblie, se ralliera-t-elle à Darmanin ou à la droite nationale ?
À droite, la branche conservatrice des Républicains semble partager les positions de la droite qualifiée « d’extrême » par ses détracteurs. François-Xavier Bellamy, dont on se souvient qu’il avait parrainé Éric Zemmour lors de la présidentielle et assuré qu’il voterait pour le candidat de « Reconquête » s’il était au second tour face à Emmanuel Macron, s’est exprimé sur l’antenne de Sud Radio. Il y a posément dénoncé la faiblesse du pouvoir en place, l’indécente irresponsabilité des « Insoumis », et souligné la vanité du projet de loi de Gérald Darmanin qui, en aucun cas, ne nous rendrait la maîtrise de nos frontières, et a conclu : « Nous devons refondre notre politique migratoire en rendant la parole aux Français, par référendum. »
Face aux menaces contre notre civilisation, les droites auraient peut-être intérêt à s’allier pour faire front contre la politique du « en même temps » qui, en raison de sa faiblesse, a favorisé l’expansion de l’islamisme en France. Unies, elles pourraient également contrer Jean-Luc Mélenchon et ses affidés islamo-gauchistes qui concourent à déstabiliser le pays.
Quant à nous, Français, relisons les écrits de Raymond Aron. Ils pourront éclairer utilement, en ces temps troublés, nos choix politiques. Dans le contexte historique actuel, où la fragilité des démocraties est à nouveau évidente, la pensée de celui qui affirma : « Nulle doctrine n’est plus utopique que celle qui rassemble des éléments raisonnables (…) Inversement, la pensée totalitaire qui prétendrait ramener une société entière à un principe unique, verserait dans un fanatisme plus redoutable encore » peut nous servir de phare. Celui qui fut philosophe, sociologue, politologue, professeur et journaliste avait également dit : « Quand les hommes ne choisissent pas, les évènements choisissent pour eux », nous y voilà.
[1] À ce propos, on relèvera la dernière marque d’allégeance à l’islamisme donnée par LFI : l’« Insoumise » Danièle Obono vient de s’illustrer en qualifiant mardi le Hamas « de mouvement de résistance ».