Si Alassane Ouattara lit Libération, il a des soucis à se faire. Celui qui, il y a quelques jours à peine, était exclusivement qualifié dans ces colonnes-là de « président ivoirien reconnu par la communauté internationale » est aujourd’hui rétrogradé à l’appellation beaucoup moins contrôlée de : « l’un des deux présidents ivoiriens proclamés »
C’est la règle immuable de tous les jeux à somme nulle : si Ouattara perd du terrain dans la partie, son adversaire en gagne fatalement. La preuve, c’est toujours dans Libération qu’on la trouve. Ainsi, Laurent Gbagbo que Libé appelait encore il y a une semaine « le président déchu » est désormais cité par le même Libé comme étant « l’autre président proclamé »
Reste à savoir désormais quelle formule protocolaire utilisera Michel Denisot au Grand Journal de Canal, dont Gbagbo est l’invité-surprise ce soir. On voit mal Michel lui donner du « Monsieur l’ex-Président » ou du « Monsieur l’autre Président proclamé » et encore moins du « Monsieur le Déchu ». On peut plus raisonnablement penser qu’il choisira de procéder, comme il est d’usage pour un Chirac, un Giscard ou tout autre ancien chef d’Etat, et de s’adresser à son invité en l’appelant « Monsieur le Président ». Auquel cas, rien que pour entendre cette musique si douce à ses oreilles, Gbagbo n’aura pas fait le duplex pour rien…
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