Souverainistes et écolos répètent à l’envi que la crise sanitaire siffle la fin du mondialisme sans limites. S’il n’est pas impossible, le rapatriement en Europe des unités de production délocalisées en Asie exige protectionnisme et ambition industrielle.
« Plus rien ne sera comme avant. » Tel est le nouveau credo dans tous les débats. Président de la République, gauche mélenchoniste, écolos, droite de la droite, analystes de toute obédience le répètent à l’unisson: cette crise sanitaire siffle la fin du mondialisme sans limites et le retour d’un « localisme » de bon sens. Je ne sais pas pour vous, mais moi je me suis toujours méfié de l’unanimisme. Surtout quand il annonce des lendemains qui chantent.
Les donneurs de leçon en action
« Plus rien ne sera comme avant. » On aimerait y croire les yeux fermés. C’est beau comme un « je suis Charlie » post-attentat du 7 janvier 2015. Là aussi, on jurait qu’on ne se laisserait plus faire, là aussi, on allait voir ce qu’on allait voir. On a vu.
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Il est toujours plaisant de contempler les donneurs de leçon retourner leur pantalon en public sans vergogne. Dans le chœur des « plus-rien-comme-avantistes » d’aujourd’hui se trouvent les mêmes qui, il y a quelques mois, nous vantaient la circulation intégrale de tout pour tous, incarnée dans de méga-accords de libre-échange avec l’Amérique du Sud ou le Canada. Écolos, marinistes, souverainistes de gauche peuvent bien s’étouffer aujourd’hui en entendant ces mêmes experts et hommes politiques
