Et pendant que Jim Morrison chante « la fin », la jungle s’embrase dans la mémoire du capitaine Willard…
Cette fois, c’en est bien fini, et Zhu Enlai, qui dans les années 1960 pensait qu’il était trop tôt pour se prononcer sur les impacts de la Révolution française, regarderait avec son sourire chinois le résultat des élections françaises. Les députés qui s’étaient regroupés par affinités à droite et à gauche n’ont plus droite ni gauche. Le peuple qui avait guillotiné son roi pour élire la nation vient de guillotiner la nation.
Pas tout le peuple : la carte électorale française, hier matin, coupait le pays en deux, entre un ouest macronien (plus les deux enclaves hors sol de Paris et Lyon) et le reste du territoire qui a mis Le Pen en tête. Si le second tour est plié, le troisième — les législatives — reste ouvert, au moins en apparence. Et derrière, une France divisée en deux en diagonale, du Havre à Perpignan.
Je salue Jean-Luc Mélenchon, le seul à ne pas se croire propriétaire des voix qui se sont portées sur lui. Les autres ont ostensiblement appelé au « sursaut républicain » au moment même où la République se dilue. Où la culture française disparaît. C’est que dans la future coalition, les places seront chères.
Je salue aussi Benoît Hamon, cocu des pieds à la tête, empapaouté par Hollande, qui avait besoin de lui pour cristalliser la gauche de la gauche, afin que Mélenchon ne soit pas au second tour. Propulsé au casse-pipe pendant que les socialistes « raisonnables », à commencer par le chef de l’Etat, choisissaient Macron… Il y aura de l’ambiance aujourd’hui rue de Solférino. Je sens que mon ami Gérard va fulminer.
Je salue aussi certains amis qui votèrent avec enthousiasme pour Dupont-Aignan : sans doute sont-ils heureux de voir porté au pouvoir (allez, il n’y a aucun suspense) le candidat le plus européaniste, le plus mondialiste, le moins patriote… Et sans même que leur champion atteigne les 5% fatals qui lui auraient permis de rentrer dans ses fonds ! Carton plein.
Que restera-t-il de l’Ecole de la République dans 5 ans ? Poser la question, c’est y répondre. Et dans 10 ans ? Macron est là pour longtemps…
Lisez la suite de l’article sur le blog de Jean-Paul Brighelli
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