
À son sujet, on aura tout entendu : banquier et politicien cynique, publicitaire doré sur tranche et trop bien coiffé, dauphin hystérique de Hollande Ier, Hollande II, Brutus et Alcibiade, produit manufacturé tout droit sorti de l’usine médiatico-politique, télévangéliste à la solde de la finance mondiale et du grand capital… Enfin non, pas tout, et pas l’essentiel. Car notre président est bien autre chose. En lui cohabitent un drapier florentin du quattrocento et un professeur de gymnastique. C’est une ficelle, un canif, un coupe-ongles, une allumette, un archet de viole de gambe, une cigarette après l’amour, une toux sèche, un parfum aigu, un fémur, un faon, une belette, une musaraigne.
Le lecteur pensera que je divague. Il aura raison. Le lecteur sait tout, et d’abord que notre président est un puits. Un puits de science, un puits d’une profondeur de puits sans fond, mais que l’on ne pourrait observer que depuis son sommet, assis sur la margelle, un puits où l’on aurait jeté tout un tas d’objets d’un prix considérable, et qui, tombant dans les profondeurs, auraient aussitôt disparu de la surface macronienne pour l’éternité. C’est pourquoi plus on connaît Emmanuel Macron, moins on trouve qu’il ressemble à quoi
