Quelqu’un occupe le haut de l’affiche. Au lieu de vous contenter de le savoir et de vaquer tranquillement aux intérêts de votre moi profond, ça vous titille, et votre regard est aimanté vers l’affiche, y revient encore et encore. Si vous étiez sage, il vous serait possible d’être poliment indifférent à ce phénomène. De vous contenter d’en noter l’importance sociale, mais en le situant bien comme étant totalement extérieur à votre personne. Ce quelqu’un s’affiche partout et il n’est pas possible d’y échapper.
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Le plus souvent, même si vous êtes du genre à lire en solitaire Ezra Pound au fond d’un parc naturel, vous vous mettez à être personnellement affecté par l’image de l’affiche, par ses apparitions, ses paroles et les récits de sa vie. L’image touche vos affects, vos affects rencontrent votre structure psychique gravement endommagée par le monde moderne, et en avant pour une séquence. Dans le cas de notre président Emmanuel Macron, cette séquence est celle du désir mimétique.
Je t’adore… donc je te hais
C’est simple. Deux temps. Premier temps, il est président. Deuxième temps : je suis un piéton. Souffrance. Puis les conséquences : celles-ci s’étagent entre le désir de l’abolir et le désir de prendre sa place : il doit cesser d’être président (abolition, je le hais), je veux être président à sa place (substitution, je l’adore). Abolir et vouloir être à la place de, c’est la même chose, nous enseigne René Girard : dans les deux cas, on nie l’autre et on se nie soi-même. Et dans les deux cas, on
