N’en déplaise à la Macronie, la société ouverte et consumériste n’est pas celle que désirent les gens ordinaires, attachés aux liens familiaux, locaux, traditionnels. Le paradis diversitaire exalté par le fanatisme progressiste ne fait pas rêver la France profonde.
Emmanuel Macron n’a plus les mots, tant le réel lui échappe. Dans Le Figaro Magazine du 4 août, le chef de l’État a soudainement découvert l’urgence de « faire nation », comme on fait la tambouille : un cache-misère semblable au « vivre-ensemble », terme qu’il dit pourtant « ne pas aimer ». Or, comment faire nation sous la tutelle d’un président qui défend la souveraineté européenne, le consommateur remplaçable et qui récuse l’idée de préférence nationale ? Les progressistes de l’après-guerre se pensaient malins en s’affirmant « citoyens du monde ». Ils moquaient les ploucs attachés à leur patrie, leurs traditions, leurs morts. « Pétainistes ! », « Fascistes ! » : ces injures restent celles des perroquets du mondialisme heureux. Ils accablent ceux qui persistent à se réclamer d’une continuité historique et d’une défiance face à l’immigration musulmane de masse. Macron est de cette lignée hors-sol : il a voulu opposer universalisme et nationalisme, progressisme et populisme. Il se croyait porté par un mouvement de fond appelé à en finir avec les peuples enracinés et les nostalgies de la France sentimentale. Mais
