Seul un insensé peut jouer à la roulette belge (toutes les balles dans le barillet) en croyant pouvoir gagner. Un chef d’État si peu perméable à l’assaut du réel et aux attentes de son peuple est un homme clos qui ne se fie qu’à lui-même et à ses cireurs de bottes. Emmanuel Macron est ce narcisse esseulé.
Emmanuel Macron est-il fou ? Oui, fou. « Fada », comme il dit. Depuis le 9 juin et sa dissolution rageuse de l’Assemblée nationale, annoncée cinquante-huit minutes après l’annonce de la défaite de son mouvement aux élections européennes (14,6 %), la question se pose. Elle obsède son camp traumatisé qui, dans l’instant du verdict, a vu venir le crash. Mais l’« esprit de défaite » n’habite pas ce président haut perché, enamouré de lui-même. Ce soir-là, l’homme blessé (« cela m’a fait mal », avouera-t-il) se persuade de « prendre son risque ». Il se convainc de susciter un sursaut de confiance autour de sa personne, comme il le fit en agitant la peur du Covid (« nous sommes en guerre ») et comme il aimerait tant le faire en attisant les braises d’un conflit généralisé contre la Russie. Macron pense, ce 9 juin, jouer le coup fumant qui le replacera en sauveur face au RN. Ne s’est-il pas engagé à en être le rempart ?
Ce soir-là, Macron laisse donc sa photographe, Soazig de la Moissonnière, fixer et diffuser auprès des médias
