Lunéville rend hommage cet été à Émilie du Châtelet. Maîtresse et égérie de Voltaire, elle fut aussi érudite, fashionista et esprit libre. Si vous passez par la Lorraine, courez-y !
Le roi de Pologne Stanislas Leszczynski, privé de couronne et de divertissement, devint duc de Bar et de Lorraine par la grâce du mariage de Marie Leszczynska, sa fille, avec Louis XV. Pourvu par son gendre d’une confortable pension, il en fit un usage plutôt avisé. À Nancy, il démontra toutes les qualités d’un souverain bâtisseur, avec son architecte favori Emmanuel Héré. Au château de Lunéville, rénové par le même Héré, il imagina un « Versailles lorrain », où se pressèrent quelques beaux esprits, parmi lesquels Voltaire et la marquise Émilie du Châtelet. Lunéville rend à celle-ci un bel hommage (jusqu’au 30 septembre) par une exposition intitulée « Émilie(s) » – le pluriel étant là pour rendre compte des nombreux visages de cette femme d’exception. Elle a pour cadre l’hôtel abbatial, superbe bâtiment que la ville restaure avec un goût très sûr[tooltips content=’Exposition financée par la communauté de communes du territoire de Lunéville à Baccarat, présidée par Laurent de Gouvion Saint-Cyr.’]1[/tooltips].
La réussite de cette manifestation est de « susciter » la personne d’Émilie du Châtelet. Elle habite, dans toutes ses brillantes métamorphoses, ces quelques salles, tel un fantôme bienveillant : amoureuse
