Maintenant que la poussière et les cendres sont retombées, notre chroniqueur, fort de son expérience marseillaise, fait le bilan politique de cet épisode sanglant, qui de toute évidence en appelle d’autres. Pour la plus grande joie de ceux qui aujourd’hui envisagent sereinement, pour se refaire la cerise électorale, une fragmentation de la France en communautés indépendantes, régies ou non par la charia ou la loi du Milieu.
Le Point nous apprend que « 59% des électeurs de Mélenchon justifient les violences ». Si « 77 % des sondés considèrent que ces violences sont injustifiables et, parmi eux, la moitié les trouve tout à fait illégitimes. Reste un quart de Français qui les jugent justifiables, dont environ la moitié considère qu’elles le sont totalement. » Essentiellement des jeunes et des sur-diplômés — ces bobos urbains qui votent Mélenchon de la main gauche pendant que la droite est crispée sur leur portefeuille d’actions. Les mêmes qui militent pour une mixité scolaire systématique, mais inscrivent leurs enfants dans des établissements d’élite, publics ou privés : sur Paris, le nombre de recours après l’application de la procédure Affelnet explose, ces jours-ci. Manque de pot pour eux, le rectorat de Paris, c’est main de fer dans gant d’acier.
Émeutiers, manifestants ou « racailles »
C’est au vocabulaire que l’on reconnaît les convictions politiques. « Émeutiers » vous catalogue à l’extrême-droite, « manifestants » atteste de votre pensée de gauche. « Racailles » et « voyous », qu’en la circonstance j’utiliserais volontiers, font de moi un fasciste patenté. On se rappelle ce que Hannah Arendt disait de l’idéologie : c’est ce qui n’a aucun point de contact avec la réalité. En s’efforçant de croire que les pillards qui ont dévalisé quelques milliers de magasins — chaussures, vêtements, téléphonie, ils ont la colère lucide et sélective, ces gamins — étaient juste des indignés, la gauche manifeste encore une fois son extraordinaire capacité de déni de la réalité. Pas toute la gauche cependant. Tatiana Ventôse, qui appartint jadis au Parti de gauche, et dont les analyses teintées de marxisme militant sont d’une acuité remarquable (elle n’a pas hésité à appeler à voter Marine Le Pen en 2022 parce que le peuple était aux côtés du RN, et pas les bourgeois), n’a pas hésité à appeler à une répression féroce contre les « hordes de délinquants ». Je vous engage à écouter jusqu’au bout son analyse, d’une remarquable pertinence.
À Marseille, les émeutiers avaient repéré les poubelles, où les plus jeunes devaient allumer des feux pour créer confusion et chaos, pendant que la tranche 18-25 ans s’attaquait, avec un matériel de précision, à des magasins soigneusement sélectionnés afin d’y faire les soldes après fermeture. Quand on suggère de réprimer sérieusement ces désordres, on est catalogué fasciste. Mais qui se réjouit de ces exactions, et pourquoi ?
A lire aussi: Maires EELV, les compagnons de l’aberration
En appelant les émeutiers à respecter les écoles et les édifices culturels — mais pas le reste —, Jean-Luc Mélenchon a encore une fois posé le masque : ce que veut le Lider Maximo de la France insoumise, c’est un climat révolutionnaire qui jetterait la France dans un feu dont il tirerait les marrons. Dans son rêve déjanté, il voit Macron en appeler à l’article 16, prendre les pleins pouvoirs, utiliser l’armée, et être renversé comme un nouveau Louis XVI. Ce panégyriste de Robespierre se doute-t-il de ce que le Comité de salut public aurait fait, en 1793, d’un individu appelant à l’éclatement de la République ? Sait-il à quelle vitesse on aurait envoyé à l’échafaud des factieux considérés comme des traîtres ? Et croit-il que le peuple français, qu’il veut caresser dans le sens de la barbe, oubliera qu’il a un jour appelé au démantèlement de la nation ? Tout cela dans l’espérance qu’au nom de l’intersectionnalité et de la convergence des luttes, les p’tits jeunes voteront un jour prochain pour lui. Il peut toujours rêver, ils sont trop illettrés pour lire son nom sur un bulletin de vote. Tout juste s’ils savent déchiffrer Apple, Adidas et Rolex.
Quand le « labo » de Manu prend feu…
En fait — et Marseille, « laboratoire de la France », comme dit Macron, porte témoignage des réalités à venir —, divers groupes souhaitent une fragmentation du pays, sur le modèle de ce qui se passe déjà en Angleterre, où c’est la charia qui est appliquée, çà et là. Les islamistes d’un côté, les caïds et autres narcos de l’autre. Les uns et les autres ont largement les moyens financiers de soutenir plusieurs jours de violences — et d’offrir ensuite aux émeutiers incarcérés des cortèges d’avocats et d’associations de défense des crapules. Le Milieu a toujours opéré ainsi, poussant certains seconds couteaux à l’action, avec promesse de s’occuper d’eux et de leurs familles si jamais ça tournait mal.
Le message envoyé ici aux forces de l’ordre est clair : ces émeutes sont un avertissement sans frais, la prochaine fois nous armerons les gamins. Aujourd’hui les mortiers, demain les kalachs. Ce sont les caïds, et non l’épuisement des troupes, qui ont sonné la fin de la récré — parce que la violence gâche les affaires, et qu’il est temps de pacifier la ville pour que les camés reviennent faire le plein.
Second message : la jungle péri-urbaine est chez elle, dans nos cités, et si elle le veut, elle peut descendre dans les centres bourgeois des cités pour manger les petits Blancs, comme disait Jean Châtenet en 1970. Ces pillages sont aussi une démonstration de force.
Troisième message : la religion de paix et d’amour entend faire régner son ordre, et peser sur les chefs d’établissements scolaires hostiles aux abayas, voiles et autres incongruités du fanatisme ordinaire.
Quant à l’hypothèse bienveillante selon laquelle les pauvres de la périphérie sont venus s’en prendre aux riches du centre, il faut être singulièrement aveugle pour y croire. Avec plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires rien que dans le trafic du shit, les narcos phocéens ont de quoi mettre de la garniture sur le couscous.
A lire aussi: Pontoise: le pont de l’effroi
Pour faire bonne mesure, les sauvages font une fixette sur les Juifs en particulier — tous des gros commerçants, piller leurs boutiques est une forme d’intifada — et les Blancs de façon générale : à croire que voler des smartphones dans la boutique SFR de la rue de Rome est une revanche sur le colonialisme. On sait, depuis les disputes internes du Parti travailliste anglais, qu’une certaine gauche ne répugne pas à l’antisémitisme — sous prétexte d’antisionisme. La convergence des luttes est en fait un faisceau de prétextes nauséeux.
La gueule de bois de Jean-Louis Borloo
Non seulement je suis partisan d’une répression féroce, qui malheureusement ne sera jamais à la hauteur de ce que des autorités russes ou chinoises feraient à notre place, mais il faut reconquérir tous les espaces qui sont en train de s’autonomiser. Il faut détruire tous ces nids de voyous, et éparpiller loin, très loin, dans la diagonale du vide, des gens qui ne sont forts que par leur entassement — et que nous ne renverrons pas « chez eux », parce qu’ils sont Français, très majoritairement, même s’ils crachent sur la France.
Rappelons qu’en quarante ans de « plans banlieue » on a déversé sur ces zones irréparables et factieuses près de 100 milliards d’euros — en vain. Pendant ce temps, la France rurale crève.
Oui, il faut ventiler de force ces populations confinées les unes sur les autres. Les envoyer par exemple en Corse, où (mais qui s’en étonnera ?) il n’y a eu aucune émeute, même si les quartiers pauvres et maghrébins ne manquent pas à Bastia et à Ajaccio. Mais en Corse, rappelez-vous, les maires n’hésitent pas à prendre des arrêtés anti-burkini. Et dans les années 1990, une émanation du FLNC baptisée A droga Basta avait fait la leçon, de façon définitive, à quelques petits ambitieux qui à l’exemple de leurs cousins du continent faisaient venir de leur Maroc natal des chargements de shit.
C’est ce que je voudrais éviter : la police est là pour protéger les biens et les personnes. Si elle y renonce, nombre de désespérés se débrouilleront pour défendre leurs biens, quitte à se faire traiter de fachos par les bien-pensants.
La fabrique du crétin: Vers l'apocalypse scolaire (02)
Price: 18,00 €
25 used & new available from 8,87 €