Opposé à Joe Biden ou Justin Trudeau, le milliardaire libertarien américain à la tête de SpaceX et Tesla multiplie les interventions dans le champ politique. Mais il ne pourra jamais se présenter à la présidentielle américaine.
Alors que des milliers de routiers canadiens manifestent à Ottawa contre les nouvelles mesures sanitaires, Elon Musk tweete à ses 72 millions d’abonnés : « Ces routiers gèrent ». Étonnant que la première fortune mondiale soutienne un soulèvement populaire mais, en quelques années, Musk s’est politisé.
Des intentions assez troubles
Aux États-Unis, il semble même devenir le principal opposant à Biden – au détriment de Trump, banni des réseaux sociaux et englué dans le conspirationnisme. Tout comme Trump avant 2016, Musk est un milliardaire devenu star ; bien qu’à la place du conservatisme ou du populisme, Musk, lui, prône le transhumanisme et le libertarisme. Idées classiques aux Etats-Unis mais se distinguant aujourd’hui par leur nette opposition au wokisme et à l’autoritarisme sanitaire.
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Ainsi, invoquant la liberté individuelle, il n’hésite pas à tweeter « votez pour les mettre dehors (Biden et Trudeau) » ou à critiquer la cancel culture. Pourtant, si Trump était par ses excès idéologiques et personnels un « cocktail Molotov humain » (Michael Moore), Musk incarne une opposition tranquille, loin des extrêmes. Adieu guerre culturelle et identité, une bonne politique est dans le statu quo idéologique, sans jamais entraver affaires, sciences et libertés. Les aspirations politiques de Musk restent finalement assez troubles.
Son engagement n’est qu’un avant-poste dans son empire automobile (Tesla) et aérospatial (SpaceX), et, à ce jour, ses déclarations n’auront été que publicité gratuite. Si son potentiel politique est indéniable et qu’une partie de l’Amérique est lassée tant de Trump que de Biden, Musk est loin de la politique réelle et des partis. Enfin, n’étant pas né sur le sol américain mais en Afrique du Sud, il ne peut pas, légalement, se présenter à la présidentielle. Et même s’il le pouvait, Musk veut-il vraiment être un politicien ? Son rêve a toujours été la conquête spatiale, son seul programme porte sur la colonisation d’autres planètes. Alors, sur Mars ou sur Washington, où Elon Musk préfèrera-t-il marcher ?