Ils sont 300 à avoir gagné un aller simple gratuit Mayotte-Roissy assorti à l’arrivée d’une sorte de séjour transitoire sur le mode vie de château.
Même si ce n’est évidemment pas cela qui les attend, la vie de château, c’est bien ainsi que les catalogues de promotion « touristique » des criminels-passeurs vont désormais présenter la chose. Leurs catalogues nouvelle version, faut-il préciser, car il convient désormais d’ajouter l’île mahoraise à la liste des sites remarquables que sont Lampedusa, les Canaries, Lesbos, Samos et autres. Ils sont 300, mais, ne désespérons pas, puisque quatre cents autres nous sont annoncés. Originaires d’Afrique eux aussi, ces côtes étant à portée de navigation. Tous sont passés par Mayotte la Française d’où, devenus trop manifestement indésirables, on a jugé bon de les transférer en métropole. D’autorité, bien sûr, sans rien demander à personne et surtout pas l’avis des citoyens-habitants. On se retiendra de verser dans l’ironie facile en faisant remarquer que c’est bien dans cette seule circonstance que l’État parvient à faire preuve d’autorité, à se montrer capable d’imposer le fait accompli. On serait tenté d’applaudir devant tant de fermeté.
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Nous voici donc avec quelque sept cents migrants d’Afrique à accueillir. Sept cents de plus, est-il besoin de préciser. Une question, récurrente, lancinante, toujours la même, hélas : que seront devenus ces sept cents-là dans un an, deux ans, quatre ans ? Personne n’en sait trop rien. Soucieux de ne pas mourir idiot, je me suis penché sur la prose d’une vingtaine d’associations prônant joyeusement une politique d’immigration de type « portes ouvertes ». Nulle part je n’ai trouvé de plan rigoureux précisant, étape par étape, le processus d’intégration mis en place qui permettrait de prévoir et contrôler la trajectoire de ces personnes à un an, deux ans, cinq ans. Une telle prospective n’est pas leur affaire. Admettons. Mais ce devrait être celle des institutions et organisme publics qui leur accordent des subventions. Ce serait la moindre des conditions préalables à la distribution de l’argent du contribuable, me semble-t-il. On peut rêver.
Donc, ils sont sept cents. Sept cents dans un premier temps, parce que, une fois le robinet ouvert, il n’y a aucune raison pour que le flux ne continue pas de s’écouler. Autre question toute bête : combien seront-ils, dans six mois, dans un an, dans deux ans ? Qui peut le dire ? Et c’est alors qu’il me paraît opportun de faire l’éloge de la plomberie, et surtout d’inciter les élites en charge des enseignements à Sciences Po, à l’ex-ENA et autres hauts lieux où s’épanouissent les consciences molles, à inscrire un stage obligatoire dans cette discipline. Un stage d’une semaine devrait suffire, car, en plomberie, ce qu’on apprend dès les balbutiements, c’est que lorsque l’inondation menace la maison, la première mesure à prendre – avant même de chercher à écoper – est de fermer le robinet d’arrivée des eaux. Le B.A BA.
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Certes, la manœuvre peut paraître quelque peu complexe à un énarque moyen, je le confesse, mais avec une semaine de bourrage de crâne – ou plus si besoin – on devrait obtenir un résultat satisfaisant. Là encore, on peut rêver.
Soudain, un éclair ! Écrivant ces mots, je réalise à l’instant même pourquoi on rencontre si peu d’énarques qui aient embrassé la carrière de plombier. C’est juste que le plombier, lui, est soumis à une obligation de résultat. Tout s’explique.
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