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« Elles » ou la cuisse

Exposition "Suzanne Valadon" au Centre Pompidou et "Elles : les élèves de Jean-Jacques Henner" au musée national Jean-Jacques Henner


« Elles » ou la cuisse
Suzanne Valadon, Joie de vivre, 1911 © The Metropolitan Museum of Art, Dist. GrandPalaisRmn / image of the MMA

Nos musées n’en finissent pas de mettre à l’honneur des femmes artistes victimes de l’odieux patriarcat. Il n’est pas question de valoriser leur talent mais d’offrir une revanche à ces «invisibilisées», ce qui suppose évidemment de condamner le regard que les peintres ont porté sur les femmes. Deux expositions parisiennes réécrivent l’histoire de l’art.


« Elles : les élèves de Jean-Jacques Henner ».Pour fêter ses 100 ans, le musée Jean-Jacques Henner (Paris, 17e arrondissement) a décidé de jouer la carte de l’originalité en proposant au public une exposition sur les artistes femmes qui suivirent l’enseignement du maître à l’Atelier des Dames ou à son atelier de la place Pigalle : Louise Abbéma, Mélanie Balleyguier-Duchâtelet, Hortense Bücher, Marie Cayron-Vasselon, Germaine Dawis, Ida Deurbergue, Noémie Guillaume, Laura Leroux, Jeanne Mazeau, Marie Petiet, Ottilie W. Roederstein, Juana Romani, Madeleine Smith, Dorothy Tenant et tant d’autres. Victimes du patriarcat systémique de ce xixe siècle finissant, méprisées par les critiques qui voulurent les cantonner aux « peintures de fleurs, aux portraits de maman ou aux rêveries » (Albert Pinard), gommées de la mémoire collective et de l’histoire de l’art, elles font aujourd’hui l’objet – elles sont, pardon, le sujet – d’une indispensable « (re)-découverte » et d’une salutaire « désinvisibilisation ». Quant à Jean-Jacques Henner (1829-1905), il était temps qu’on l’admire pour autre chose que ses œuvres. Le peintre des Marie-Madeleine pénitentes et des nymphes endormies est donc désormais un « passeur », un « esprit bienveillant » et un professeur « soucieux de partager son amour pour l’art et les maîtres anciens ». Une belle personne, en somme.

Des artistes oubliées à redécouvrir

« Elles ». Les noms de ces femmes talentueuses sont égrenés comme la liste de Schindler des rescapées de l’androcentrisme artistique occidental. Hiérarchiser leurs noms nuirait à la cause : on n’est pas là pour comparer. On n’est pas là non plus pour commenter lignes, formes, couleurs, matières et regards mais pour parler sororité, émulation, entraide et


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Mars 2025 - #132

Article extrait du Magazine Causeur




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Georgia Ray est normalienne et professeur (sans -e).

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