L’édito d’avril d’Elisabeth Lévy
Nous savons avec Aristote que l’homme est un animal social. La pandémie de Covid-19 nous rappelle a contrario qu’il est aussi un animal tactile, il suffit de voir des singes se frotti-frotter pour comprendre que cela ne date pas d’hier.
Nous avons besoin de nous toucher. Parfois, c’est pour manifester notre hostilité : de même que le geste de trinquer, devenu une des marques de la complicité, visait originellement à mélanger les contenus des verres pour prévenir les empoisonnements, la poignée de main a paraît-il été inventée pour vérifier que l’autre ne dissimulait pas une arme. Aujourd’hui, elle scelle un accord, exprime de l’affection, de l’empathie, de la complicité. Pendant la campagne présidentielle, on a beaucoup parlé de la poignée de main de Macron. S’il avait pu serrer la main à tous les Français, il aurait peut-être été élu avec 100% des voix. En se frottant, en se caressant, en se touchi-touchant et même
