Les résultats des élections législatives du lundi 20 septembre sont très incertains. Le scrutin apparait de plus en plus comme un référendum sur la personnalité et la fiabilité du Premier ministre.
Lorsque le premier ministre libéral, Justin Trudeau, a annoncé des élections générales anticipées au Canada, il a fixé le jour du scrutin au 20 septembre. Le timing était de l’opportunisme politique pur. Alors confortablement en tête dans les sondages avec une avance de 7,5 point, et après un déploiement réussi du vaccin (bien qu’après un démarrage très lent de la campagne de vaccination dans le pays), Trudeau a l’espoir de retrouver le gouvernement majoritaire qu’il a perdu en 2019, afin d’augmenter les impôts pour payer les coûts de la pandémie et de nouveaux programmes soi-disant « progressistes ».
Trudeau a superbement ignoré les critiques généralisées qui l’accusent d’avoir déclenché des élections pendant la pandémie, d’autant que le Canada connaît actuellement une quatrième vague d’infections. Le problème pour les Libéraux, c’est qu’à part un chef fanfaron, ils manquent de politiques accrocheuses, à part taxer les banques. Et bon nombre des grandes initiatives promises en 2015, comme celles concernant le changement climatique et l’économie, sont tombées à plat et avec elles leur crédibilité. Les partis d’opposition, pour leur part, veulent faire de l’élection un référendum sur la personnalité et la fiabilité du Premier ministre.
Un vol Air Trudeau
Les partis d’opposition ont raison. En fin de compte, tout tourne autour du nombril de Justin.
Le nom « Trudeau » est d’ailleurs collé sur le fuselage de l’avion de campagne, et non « Parti libéral ». Quant à la campagne, elle est menée dans le style d’une élection présidentielle américaine, ce qui est à bien des égards tout à fait approprié. Trudeau est comme un Bill Clinton dans la fleur de l’âge, un jeune politicien libéral photogénique : beaucoup d’électeurs veulent le voir réussir et par conséquent lui donnent sans cesse le bénéfice du doute. Comme dans le cas de Clinton, on pardonne à Trudeau ses erreurs passées (comme s’habiller à plusieurs reprises en black-face, maintenant qualifié d’acte raciste), les écarts entre sa promotion du féminisme et son traitement parfois brutal des collègues féminines du gouvernement, ou le scandale des paiements financiers fait aux membres de sa famille par un entrepreneur
