Le premier tour de l’élection présidentielle a vu la qualification de deux candidats « hors parti ». Pour la première fois depuis 30 ans, les deux partis qui dominent traditionnellement la vie politique chilienne ne sont pas au second tour. Après deux années de troubles sociaux, c’est le candidat de droite ultraconservatrice José Antonio Kast qui est arrivé en tête.
Dimanche dernier, les Chiliens ont voté pour le premier tour des élections présidentielles. Un rendez-vous déterminant dans le contexte de la crise politique et institutionnelle qui a abouti à la décision de rédiger une nouvelle constitution, processus initié il y a quelques mois et qui devrait se terminer par un référendum l’année prochaine.
Deux nouveaux candidats
Les deux candidats gagnants au premier tour et qui seront donc présents pour le second tour, le 19 décembre, sont José Antonio Kast, qui a obtenu 28% des voix, et Gabriel Boric (26% des voix). Le premier est un avocat de 55 ans, père de famille, qui a consacré la plupart de sa carrière à la vie politique. Il a été longtemps député de la coalition de droite qu’il a quittée il y a quatre ans pour former son propre parti (« parti républicain ») et se présenter à l’élection de 2017 où il a obtenu 8% des voix.
A lire aussi : Le talentueux Monsieur Janša
Gabriel Boric est un jeune député de 35 ans, ancien dirigeant d’une fédération très active lors de grandes manifestations étudiantes de 2011. Ce mouvement est né pour se distinguer des partis de la gauche traditionnelle qui avaient négocié la transition démocratique avec les militaires à la fin des années 1980 et avaient gouverné pendant la période 1990-2010. Certains des leaders de ce mouvement de jeunes ont formé une coalition de partis politiques pour se présenter aux élections. Un certain nombre d’entre eux sont aujourd’hui parlementaires, maires, conseillers municipaux, etc.
Ces deux candidats sont à l’exact opposé de l’échiquier politique. De fait, les deux candidats des coalitions ayant gouverné le pays pendant trente ans, Yasna Provoste (ancienne ministre de Michelle Bachelet) et Sebastian Sichel (ancien ministre de Sebastian Pinera), n’ont obtenu que la 5e et la 4e place dans ce premier tour. Au bout de trente ans de gouvernement du centre droit et du centre gauche, ces partis n’ont peut-être pas su se renouveler. Il y a aussi eu des scandales politico-financiers qui ont touché la classe politique et qui ont contribué au ras-le-bol généralisé. Les candidats qui sont aujourd’hui présents au deuxième tour ont sans doute mieux capté les tendances de la société chilienne contemporaine qui a…
>>> Lire la fin de l’analyse sur le site de la revue Conflits <<<
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !