L’anthropologie est une science qui a pour objet d’étudier les êtres humains. Elle connut ses heures de gloire au XIXème siècle, et au début du XXème. Des anthropologues, courageux explorateurs des peuples et tribus inconnus, partaient vers des contrés lointaines. Ils voulaient étudier, répertorier, classifier des hommes et des femmes d’origines diverses. A l’époque, on les appelait des sauvages.
On allait en Nouvelle Guinée examiner les comportements des Papous. On bravait les dangers de l’Amazonie pour connaitre les rites des indiens Jivaros. On se déplaçait au fin fond de l’Afrique dans une chaise à porteurs afin de déchiffrer les onomatopées des Pygmées. Et on n’hésitait pas à franchir les cols de l’Himalaya pour mesurer les crânes des Tibétains, derniers et purs descendants des tribus aryennes du temps jadis.
Le Monde chez les Papous
Cette anthropologie là a vécu. Le Papou, le Jivaro, les Pygmées sont maintenant entourés du respect qu’on doit à des êtres humains comme les autres. Car il y avait dans ces expéditions, fidèles compagnes de la colonisation, un relent évident de supériorité, de mépris et de condescendance. L’anthropologie de la belle époque n’était pas, en effet, sans rapport avec la zoologie.
Il y a maintenant de nouveaux anthropologues. C’est Le Monde qui nous l’apprenait dès jeudi avec une double page titrée : « Des chercheurs se sont infiltrés au sein du Front national ». Et là, c’est Tintin au Congo ou, plus récent, On a marché sur la lune…
Les scientifiques (un chercheur et une chercheuse) ont voulu, bravant tous les dangers, aller au plus près des spécimens à examiner.
Infiltré chez les sauvages, ils ont vu la bête. Ils l’ont touchée. Ils l’ont palpée. Et même qu’ils lui ont parlé. Car les sujets étudiés parlent curieusement la même langue que nous. Ils ont découvert des choses étranges. Ils nourriront sans aucun doute un rapport d’enquête destiné au CNRS.
Pas des mangeurs d’hommes
Les individus FN ne sont, à première vue, pas anthropophages. Mais, pour autant, leurs rites et rituels sont très étranges. Ils vénèrent une divinité nommée Marine. Ils affectionnent la couleur bleu. La rumeur veut – mais les chercheurs n’ont pu le vérifier – que dans un temple secret ils entreposent des poupées représentant des gens colorés. Toutes percées d’aiguilles, une coutume qu’ils ont empruntée au Vaudou.
Ils sont néanmoins plutôt pacifiques. Le chercheur et la chercheuse n’ont pas été percés de flèches ni troués par des javelots. Quand ils ont demandé une statuette à l’effigie de la divinité, Marine, ils se sont toutefois heurtés à un refus. Espérons que la prochaine expédition sera plus fructueuse…
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