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Eichmann, un salaud absolument relatif


La toute première expérience de télé-réalité n’a pas été «Le loft», comme on pourrait naïvement le penser. Ce fut la captation, à Jérusalem du procès d’Adolf Eichmann, entre avril et mai 1961, à une époque où l’austère David Ben Gourion n’avait pas encore permis à son peuple de se vautrer sur les canapés en matant les émois post-adolescents de nos contemporains.

C’est donc assis bien droit sur un siège convenable qu’il ne faudra pas manquer, jeudi 21 avril à 22h30 sur France 2, le documentaire « Le Procès Eichmann » écrit par Annette Wieviorka et Michaël Prazan et réalisé par ce dernier. Même si on connaît la fin, ce récit fait d’archives filmées du procès et d’entretiens avec des témoins directs reste palpitant.

L’affrontement entre le procureur Gideon Hausner, qui veut ériger Eichmann en icône du mal absolu, et l’accusé qui s’acharne à dissocier son être et sa fonction, est fascinant. Et cela d’autant plus qu’il se déroule dans un allemand parfait de part et d’autre, Hausner et Eichmann étant issus du même moule culturel.

Cela se passait il y a cinquante ans, mais la question soulevée par ce procès n’a pas pris une ride : Satan existe-t-il ?



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