Les États-Unis sont-ils les instigateurs masqués des émeutes en Egypte ? C’est ce que insinue le Daily Telegraph d’aujourd’hui. Le quotidien anglais cite des notes obtenues par WikiLeaks et publiées vendredi par le journal norvégien Aftenposten, selon lesquelles le gouvernement américain a financé des organisations de propagande pour la démocratie en Égypte, et cela dès l’époque de George Bush Jr. Effectivement, USAID, l’Agence des États-Unis pour le développement international a consacré 66,5 millions de dollars en 2008 et 75 millions en 2009 pour soutenir des programmes égyptiens pour la promotion de ce qu’on appelle « bonne gouvernance »
Sauf qu’une lecture plus rigoureuse de ces notes laisse un peu sceptique. Il est vrai que l’ambassade américaine au Caire a financé des organisations comme l‘Alliance des mouvements de jeunesse et il n’est pas faux que certains activistes égyptiens ont parlé de 2011 comme d’une année de changement. Or, 2011 est une année électorale et le président Moubarak lui-même a maintes fois parlé de certaines reformes ncessaires à l’occasion de cette échéances. Les diplomates américains ont tout simplement fait leur boulot : créer de contacts avec tous les éléments de la société égyptienne. D’ici à les créditer d’une telle clairvoyance ou de telles manigances…
Il est aussi difficile d’imaginer que les Américains ont planifié dès décembre 2007 les événements actuels que de croire qu’ils se sont lancés dans un jeu périlleux qui consisterait à fomenter une révolution chez un allié sûr comme l’Egypte. Mais on ne prête qu’aux riches. Si les évènements actuels étaient survenus dans 20 ans, on aurait sûrement accusé les Chinois…
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