Les jeunes incultes qui profanent des églises sont le produit du vide spirituel de la société marchande. Sans même en avoir conscience, ces brebis égarées reprochent peut-être souterrainement à l’Église de ne plus tenir son rôle d’institution.
Cet article a été publié dans le numéro sorti le 3 avril 2019.
Il y a une vingtaine d’années, Marcel Gauchet commentait dans Le Débat les résultats d’une enquête qui montrait une grande stabilité des ventes de livres de « sciences humaines et sociales » depuis la fin du XIXe siècle : autour de 600 à 800 exemplaires par titre – exception faite d’un pic au cours de la décennie 1965-1975, suivi d’un retour à la normale. Gauchet soulignait ce que cette « stabilité » avait de trompeur : que les ventes n’aient pas augmenté, alors qu’en un siècle le public théoriquement formé par l’université à la lecture de ces ouvrages avait été multiplié par 40 ou 50, témoignait en réalité d’un effondrement de l’intérêt porté aux livres, chez ceux-là mêmes à qui ils étaient naturellement destinés.[tooltips content= »« Le niveau monte, le livre baisse », Le Débat, n° 92, octobre-décembre 1992, p. 35-37. »]1[/tooltips]
L’église n’est plus, pour beaucoup de jeunes, qu’un édifice bizarre où ils ne mettent jamais les pieds
Avec le nombre élevé des déprédations et profanations commises aujourd’hui dans les églises, nous sommes confrontés à une situation exactement
