Le patrimoine religieux de la capitale est l’un des plus riches du monde. Mais ceux qui en ont la charge le négligent tellement qu’il est désormais en péril, dans l’indifférence générale.
Planches de bois, filets, tôles ondulées : on ne parle pas de bidonvilles mais de certaines églises de Paris. Au rythme où vont les choses, la fille aînée de l’Église n’héritera que de quelques tas de pierres. Sa capitale du moins, tant celle-ci peine à assumer son passé cultuel et artistique. Depuis dix-sept ans, nos édiles laissent nos églises pourrir lentement et de façon parfois irrémédiable. Ces monuments, essentiels à la vie et à l’histoire de Paris, sont maintenus dans un état de survie artificielle qui ne pourra durer bien longtemps : édifices fermés au public, colonnes et frontons étayés, clochers condamnés et autres camouflages de protection ne font que pallier l’absence de travaux. Ce sont des chantiers Potemkine.
Nos églises tombent en morceaux
Certes des efforts sont parfois faits, et bien faits – les restaurateurs de la Ville faisant un excellent travail –, mais ils ne se concentrent que sur les façades. Pourquoi ? Parce qu’elles tombent ! À Saint-Paul-Saint-Louis, en 2008, un bloc de 15 kilos n’est pas passé loin de quelqu’un… et une catastrophe identique fut évitée à Saint-Augustin. On redonne à l’ensemble de ces édifices l’éclat de leur beauté originelle
