L’écologie est une affaire trop sérieuse pour l’abandonner à des idéologues comme Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier. Jean-Marc Governatori, Coprésident d’Écologie au centre et élu écologiste niçois, développe une écologie raisonnable, rationnelle, respectueuse des valeurs de la République (dont l’état de droit), compatible avec le capitalisme et conciliable avec les besoins de l’industrie française. Tribune libre.
Les 2500 scientifiques du GIEC expliquent que la situation est grave. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres affirme que les deux sujets brûlants sont, d’une part, la survie de l’espèce humaine et, d’autre part, l’habitabilité de la planète. Dans cet inquiétant tableau, je rajouterai qu’il y a des problèmes tout autant angoissants : la raréfaction des matières premières, qui immanquablement fera augmenter les prix et, par conséquent, impactera le pouvoir d’achat des entreprises et des ménages. Il y a aussi la chute de la biodiversité, l’acidification des océans, la réduction de la fertilité des terres… Bref, il y a du pain sur la planche, bio de préférence.
L ‘écologie de gauche est un fléau
C’est pourquoi l’écologie de gauche en France, qui est devenue, avec la Nupes, l’écologie de l’extrême gauche, comme les éco-violences, sont à bannir. Pourquoi ?
Dans un cadre où il faut que chacun ait envie de s’impliquer, il faut susciter le maximum d’adhésion. Cela est incompatible avec les déclarations de Sandrine Rousseau :
« La valeur travail, pardon, mais c’est quand même une valeur de droite ».
« Je vis avec un homme déconstruit et je suis super heureuse ».
« L’écologie c’est pas des hommes blancs à vélo dans les villes ».
Avec cette égérie de EELV, naître homme est une faute !
Premièrement il faut cesser de sectariser l’écologie et de dire, comme le fait la secrétaire nationale Marien Tondelier, que l’écologie appartient à la gauche ou qu’il faut éliminer les milliardaires ! L’écologie appartient à tout le monde : les riches, les pauvres, les classes moyennes, les Noirs, les Blancs, les croyants et les athées…
L’écologie intelligente au pouvoir
Quand on connaît l’impact du politique sur la vie de chacun d’entre nous, on comprend aisément qu’il est vital que l’écologie prenne le pouvoir. J’ai démontré dans mes ouvrages qu’au même titre que le libéralisme, le socialisme ou le communisme, l’écologie est un projet de société complet. C’est un courant de pensée qui a deux pieds particuliers : le respect et la responsabilité. Respect des engagements, respect des différences, respect des minorités, respect de l’animal, respect du végétal. Responsabilité, parce qu’il faut avoir le courage de dire que chacun de nous est coresponsable de ce qui se passe, dans sa façon d’éduquer ses enfants, ou ne pas les éduquer d’ailleurs, dans sa façon de consommer, dans sa façon de travailler. Et bien sûr dans sa façon de voter.
Respecter notre république : la mort de Nahel, est-ce une question écologique ?
Lorsque la NUPES, EELV et LFI condamnent la police chaque fois qu’un drame arrive, c’est souvent oublier le fait générateur. Le cas de Nahel est intéressant. Bien sûr, sa mort est évidemment disproportionnée par rapport aux fautes qu’il a commises, mais la réaction de ces politiques, de dire tout de suite que c’est la faute à la police et de déresponsabiliser totalement ce délinquant routier, c’est produire de futurs Nahel.
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En effet, ce jeune individu, qui n’est ni un enfant ni un ange, malgré une première sanction éducative lorsqu’il a fait un premier refus d’obtempérer, non seulement il recommence à conduire sans permis et, par conséquent, à être un danger pour les autres, mais en plus, au lieu de choisir une voiture discrète, il choisit une Mercedes, donc puissante, jaune ; il roule sur une allée de bus, à haute allure et s’engage une course-poursuite de 22 minutes avec des motards de la police nationale.
Les vidéos de la municipalité montrent que cette course-poursuite a représenté un danger pour les cyclistes et les passants et il est évident que le stress du policier était à son comble quand, enfin, il a pu intercepter Nahel. Les images semblent montrer que le policier est fautif mais seul le tribunal pourra se prononcer.
L’écologie est rentable
Concernant la facette environnementale de l’écologie, j’ai démontré aussi dans mes ouvrages que l’environnement est lié à la santé. C’est facile à comprendre. C’est lié au plein-emploi, et c’est bien sûr lié aussi à l’implication des citoyens.
Nous avons vu les enjeux en début de texte et oui, il faut non seulement impliquer les citoyens, mais aussi impliquer les entreprises.
Et là encore, la NUPES et EELV condamnent les entreprises bien gérées lorsqu’elles font de gros bénéfices. C’est une catastrophe de leur point de vue. Ces dangereux écologistes ignorent la participation et l’intéressement liés à ces bénéfices, qui vont profiter à chacun des employés de l’entreprise concernée.
On peut tout à fait être une entreprise profitable et une entreprise verte. C’est pourquoi une action écologique réussie va très bien de pair avec l’économie de marché et va très bien de pair avec le profit, car cela motivera les entreprises.
C’est non seulement bon pour leur image, et évidemment elles en ont conscience, mais il est clair que les dirigeants de ces entreprises se rendent compte du rôle qu’ils ont à jouer, de l’impact qu’a l’activité humaine sur, par exemple, l’approvisionnement en matières premières. Par conséquent, si la puissance publique fait le job, les entreprises feront leur part, fortes de leurs employés et leurs clients . Le télétravail, la promotion des transports propres, le covoiturage, l’économie de produits… vont dans le sens de la profitabilité de l’entreprise.
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Quant à notre fameuse transition écologique, il faut évidemment la faire à prélèvements obligatoires constants. Non seulement notre pays est déjà sur le podium mondial pour la masse des impôts et taxes qu’il prélève, mais les entreprises ont aussi besoin de stabilité fiscale. Les diminuer, ce n’est pas possible, vu la situation de nos finances, mais les accroître, c’est hors de question.
L’écologie, c’est aussi la santé
On peut trouver un joli vivier de finances dans l’éducation à la santé. Pas de transition écologique sans politique de santé : les différents ministres de la Santé et nos députés réfléchissent toujours sur le prix optimal du médicament, sur ce qui est remboursable et ce qui ne l’est pas, sur le nombre de médecins et leur répartition « pour éviter des déserts médicaux », sur le financement de l’hôpital public, sur le revenu des médecins… Bref, ils veulent plus de soignants. Ils se trompent : il faut moins de malades. Une politique de santé c’est une information massive et permanente pour tous les âges sur la qualité et la quantité du bol alimentaire, sur le 0 cigarette et le 0 drogue, le minimum d’alcool, une activité physique quotidienne, une activité intellectuelle quotidienne, une activité sociale régulière, un sommeil paisible, une vie avec moins de stress, des séjours dans des lieux où il y a plus d’arbres que de voitures et, évidemment, une société avec moins de pollution. Voilà une politique de santé bien plus efficace qu’une politique de la maladie qui coûte près de 300 milliards d’euros par an.
Faire la transition écologique sans détruire l’industrie française
Éviter les contraintes malfaisantes sera de bon aloi : le cas de la voiture électrique est intéressant. Face à la problématique de l’utilisation d’énergies fossiles dans les transports, des politiques – dont EELV – décident qu’on ne fabriquera plus de véhicules thermiques dès 2035. Or, c’est la Chine et la Corée qui produisent 80 % des batteries dans le monde. On a programmé l’extinction d’une activité et l’arrivée d’une nouvelle au moment où elle est quasiment monopolisée par la Chine ! Et les administrations publiques subventionnent le passage au véhicule électrique. On programme donc une situation d’effondrement de notre industrie, d’augmentation massive des importations, en utilisant de l’argent public !
Il est beaucoup plus raisonnable écologiquement et économiquement de rendre nos moteurs thermiques compatibles aux agro-carburants (quelques centaines d’euros par moteur).
Les solutions viendront des transports collectifs, du covoiturage, du vélo, des agro-carburants de troisième génération (produits depuis des algues et déchets verts) et de la réduction drastique du poids des voitures et de leur électronique.
Bref, l’écologie est la solution, EELV est le problème.
Jean-Marc Governatori est Coprésident d’Écologie au centre et élu écologiste à Nice.
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