Le climato-gauchisme d’EELV verra s’affronter Sandrine Rousseau et Yannick Jadot du 25 au 28 septembre pour l’investiture du parti à l’élection présidentielle. Analyse.
La primaire d’EELV a prononcé son verdict glaçant : les candidats extrémistes (Sandrine Rousseau, Erie Piolle et Delphine Batho) ont récolté 70% des voies contre 27% au raisonnable Yannick Jadot et 3% à l’écolo-centriste Jean-Marc Governatori. Une primaire ayant donné lieu à une surenchère de propositions radicales.
Delphine Batho a fait du décroissantisme sa marque de fabrique, le considérant « comme une société avec plus de bien-être, plus de culture, plus de liens humains, plus de respect des personnes. ». Promouvant une société vernaculaire décolonisant l’imaginaire économique et productif en concaténant écologisme, marxisme et anarchisme, le décroissantisme propose comme seul menu la pauvreté absolue.
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En dehors d’un ISF climatique, l’édile de Grenoble propose une collectivisation de l’agriculture française en créant sur fonds publics « 25 000 fermes communales et agroécologiques », ceci afin de « lutter contre les lobbys agroalimentaires privilégiant le rendement de leurs actionnaires à la santé des citoyens ». Sa démarche rappelle celle des kolkhozes collectivisant l’agriculture soviétique dans les années 1930. Résultat : l’URSS, qui nourrissait de son pain la moitié de la planète devint l’un des plus gros importateurs mondiaux de denrées alimentaires.
La candidate la plus woke au second tour
Mais la palme d’or revient à Sandrine Rousseau défenseur de l’éco-féminisme, un concept considérant que « notre système économique, social, environnemental est fondé sur la prédation des ressources mais aussi du corps des femmes ou des racisés » ajoutant au passage « qu’il n’y a pas de capitalisme vert possible ».
Derrière ces propositions plus absurdes les unes que les autres, on retrouve tous les ingrédients du climato-gauchisme. Le dessein n’est plus de résoudre rationnellement la problématique climatique mais de détruire la société de croissance et son démon capitaliste en actualisant le logiciel marxiste.
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Cette montée des passions tristes est savamment nourrie par un « marché de la peur » auquel la jeunesse serait de plus en plus sensible. Ainsi, dans une étude récente financée par l’ONG Avaaz, de nombreux jeunes seraient en grande détresse psychologique face au réchauffement climatique. Pour 45% d’entre eux, cette anxiété affecterait leur vie quotidienne au point de les empêcher de dormir, de se nourrir, d’étudier ou d’avoir des enfants. 75% jugeraient leur futur « effrayant » et 56% estimeraient « que l’humanité est condamnée ».
On peut évidemment émettre des doutes profonds quant à la sincérité d’une telle enquête conduite par un organisme extrémiste juge et partie. Alors que les chiffres tangibles n’ont jamais été aussi positifs (espérance de vie, mortalité infantile, niveau d’éducation, réduction de la pauvreté et des conflits internationaux), les marchands de peur ne dérivent pas de leur sinistre objectif : dompter une nouvelle génération névrosée par climat. Sans le dire mais d’une façon très claire, EELV et ses apprentis sorciers comptent surfer de façon cynique sur cette vague anxiogène.
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