Monsieur Edwy Plenel, fondateur et directeur de Médiapart, n’est au fond qu’une balance ordinaire, comme on dirait dans le mitan. Balancer, c’est dénoncer, cafter, jeter l’un de ses semblables en pâture à l’autorité répressive au motif que ce dernier aurait pu commettre des actes contraires à la loi du moment. Anonyme, la balance se voit parer de la couleur noire du corbeau, volatile injustement méprisé malgré sa vive intelligence et des services rendus dans le nettoyage. Ornée de plumes de presse, la balance s’érige en chevalier blanc nettoyeur de la moralité publique. Prétendant détenir les preuves d’une supposée fraude fiscale d’un ministre en exercice, Plenel Edwy, né le 31 août 1952 à Nantes, s’offusque que les chats fourrés ne se précipitent pas pour mettre le grappin sur le délinquant présumé. C’est le sens de la lettre qu’il vient d’envoyer au procureur de Paris pour qu’un juge enquête sur le compte bancaire baladeur du ministre du budget. Une bien belle saloperie au regard de la morale communément admise dans toutes les milieux où l’on sait se tenir : cours de récréation, unités militaires, rédactions de journaux honorables. Comme dirait le grand poète allemand Hoffmann von Fallersleben (1798-1874), auteur, entre autres des paroles de l’hymne national de la République Fédérale :
Der grösste Lump in diesem Land
Das ist und bleibt der Denunziant
(Le pire salaud dans ce pays
sera toujours le mouchard)
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