L’éditorial de juin d’Elisabeth Lévy
J’en conviens, ce n’est pas très malin. À la parution des premiers articles sur Front populaire, la revue que lance Michel Onfray le 23 juin, j’ai pensé qu’une entreprise qui enrageait autant les rubricards antifascistes du Monde et Laurent Joffrin devait avoir du bon. Rien d’étonnant, vu le nombre d’amis (et auteurs) de Causeur embarqués dans l’aventure[tooltips content= »De plus, nous sommes en quelque sorte voisins de palier à Téléparis, la maison de l’ami Stéphane Simon avec qui nous avons lancé ReacnRoll et Causeur.TV »](1)[/tooltips]. Sans être vraiment un compagnon de route, car il trace la sienne, Onfray est un peu un ami de la maison. Il ne s’est jamais dérobé quand il fallait défendre la liberté de ceux qui ne pensent pas comme lui. « Avec sa nouvelle revue, Michel Onfray devient la coqueluche de l’extrême droite » : le titre du Monde, le 19 mai, m’a ramenée vingt ans en arrière, aux grandes heures de l’affaire Lindenberg et des listes noires de néo-réacs. Les deux limiers habituellement commis au traitement du Rassemblement national ont épluché les noms des abonnés-souscripteurs de Front populaire pour en extraire triomphalement cinq ou six, comme ceux de Robert Ménard et d’Alain de Benoist, on les tient chef. Le premier crime d’Onfray, c’est de plaire à des gens qui déplaisent aux curés du Monde. Qui ne dédaignent pas pour autant de capitaliser sur la
