L’éditorial de l’été d’Élisabeth Lévy
Pas question de passer pour une plouc. Déjà que j’étais partie à Venise fêter la libération, aveu d’un goût suspect pour les vieilleries. Il faut dire que c’était peut-être l’ultime chance de voir la Sérénissime sans grappes humaines en shorts et claquettes débarquées de leurs immeubles flottants.
Sur les instances de mon camarade de voyage, un homme de goût pour qui la vraie vie s’est arrêtée autour de 1860, j’ai donc accepté de délaisser les peintres du passé pour faire un tour dans les Giardini où se tient la Biennale d’architecture. Le thème choisi cette année, « Comment vivrons-nous ensemble ? », aurait dû nous alerter mais après tout, la question est légitime alors que le multiculturalisme rampant ou flamboyant est partout synonyme de choc des civilisations à plus ou moins bas bruit.
Un « vivre-ensemble » qui n’existe
