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Université de Clermont Auvergne: une charte pour une communication « inclusive »

Écriture inclusive: on laisse mourir notre civilisation


Université de Clermont Auvergne: une charte pour une communication « inclusive »
Les jeunes militants Union Nationale Inter-universitaire (UNI) posent des affichent pendant le campus des jeunes republicains au Touquet, le 07 septembre 2019 © Maxime Le Pihif/SIPA

Emmanuel Macron semble bien plus préoccupé par la guerre en Ukraine que par la guerre culturelle qui est menée sur notre sol par certains militants, comme le démontre l’université de Clermont-Auvergne, qui s’apprête à adopter une curieuse charte. Le regard libre d’Elisabeth Lévy.


Pascal Praud l’a déploré hier soir sur CNews, à raison, et personne d’autre n’en parle à l’exception de l’UNI qui a lancé une pétition. Mais un syndicat étudiant de droite, ça ne compte pas !

Demain, la charte sera soumise au Conseil d’administration de l’Université Clermont Auvergne. Si j’ai bien compris, cela ne concernera pas les travaux des étudiants, mais la communication interne de l’université. Les textes désormais produits par l’université seront évidemment truffés de points médians, qui rendent la langue laide et incompréhensible. Et puis il y a les images, qui parlent et de plus en plus. Selon les rédacteurs de cette charte, les visuels des affiches, documents et vidéos sont un levier pour lutter contre les stéréotypes sexistes. En somme, il faut rééduquer notre regard.

Leurs pistes :

– Représenter les hommes et les femmes en nombre égal (Pour parler de l’armée ou d’une maternité, ça va être rigolo !) 

– Éviter de représenter les femmes dans des positions statiques rêveuses ou passives, et des hommes dans des attitudes concentrées et assurées (Donc, exit Madame Bovary et Top Gun !) 

– Enfin, représenter de façon égalitaire les différentes ethnies, morphologies, genres et orientation sexuelle (Par exemple, lors d’une présentation d’un cours sur l’Afrique, doit-il y avoir autant de blancs que de noirs?)

Est-ce anecdotique?

Le premier réflexe est d’éclater de rire. Mais à force de rire, depuis des années, nous n’avons pas vu que ces dingueries devenaient la norme valorisée par les discours officiels (récemment la capitale s’est couverte d’affiches annonçant que « Paris est fier.e d’accueillir les JO »). 

L’écriture inclusive est un massacre de la langue, le début de la barbarie. C’est la haine de la littérature, donc de la complexité, de l’ambigüité, des troubles, pour ne présenter que des victimes et des coupables.

A lire aussi : «L’écriture inclusive est annonciatrice d’une tyrannie»

L’objectif n’est pas de supprimer les stéréotypes (la plupart sont en réalité déjà morts) mais de les inverser: éviter de représenter un homme qui montre et une femme qui regarde nous dit encore cette charte (mais, apparemment, l’inverse, c’est OK). En résumé, c’est au tour des femmes d’en croquer, au tour des hommes d’en baver. Le néo-féminisme ne veut pas l’égalité, mais la revanche. Les révolutions finissent souvent (peut-être même toujours) en lutte des places. 

Il s’agit de changer le réel au forceps, en piétinant le bon sens s’il le faut. Et il le faut ! Quant à la majorité des citoyens, silencieuse, elle est effarée et impuissante. Même quand c’est illégal, comme l’écriture inclusive, il n’y a aucune action, aucune sanction et elle finit par etre de plus en plus utilisée dans les universités. Macron veut faire la paix en Ukraine. Mais il laisse mourir notre civilisation sans lever le petit doigt !


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy sur Sud Radio du lundi au vendredi à 8h10 dans la matinale.

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