Plusieurs centaines de demeurés, et je pèse mes mots, habillés comme des épouvantails à moineaux et possédant 25 mots et deux bêlements de vocabulaire, ont détruit le travail de maraîchers nantais qui tentaient d’améliorer la productivité de leurs plantations en expérimentant des serres économes en eau et évitant l’utilisation de pesticides et d’herbicides.
La bêtise doctrinale de ceux qui, répondant à l’appel du mouvement “Les soulèvements de la Terre”, ont ravagé ces potagers expérimentaux, est à la hauteur de celle des signataires de l’ouvrage collectif entendant empêcher la dissolution dudit mouvement (1), Virginie Despentes et Françoise Vergès entre autres, ou de celle des plus célèbres militantes liées à ce mouvement, la trotskyste de cinéma Adèle Haenel et la commissaire politique des salons littéraires Annie Ernaux.
Le troupeau et l’apocalypse
Ces soi-disant écolos sont bêtes à manger du foin – et, si on les écoute, c’est bientôt tout ce qui leur restera à manger. Un écologiste radical, seul, débitant les slogans du GIEC et crachotant d’écumeuses admonestations, cela peut déjà être très pénible à supporter. Faites l’expérience : écoutez Camille Étienne un jour où elle est invitée sur la radio publique (ce qui arrive régulièrement) – il faut avoir, comme moi, des nerfs d’acier et une volonté de fer, pour résister à l’envie, au bout de seulement trente secondes, de détruire rageusement son poste de radio. Vous pouvez réitérer ce genre de déplaisantes expériences avec ces sinistres moulins à paroles, ces menaçants perroquets logorrhéiques que sont Salomé Sacqué ou Paloma Moritz. En groupe, la proximité avec le monde animal et bêlant devient évidente. Ça bêle, ça bêle bêtement, ça bêle méchamment, avec la conviction, que renforce l’effet de troupeau, d’être dans son bon droit et de pouvoir tout se permettre. Jamais rien vu d’aussi pitoyablement panurgique et grotesque que ces rangées de ravis de la crèche écologique arrachant, en bêlant, un sourire crétin aux lèvres, les tuyaux permettant d’arroser avec parcimonie des plantations de salades.
Vous n’êtes pas convaincus ? Vous pensez qu’il n’est pas possible d’être aussi stupide ? Alors, rendez-vous sur le site des “Soulèvements de la Terre” : « Nous sommes des jeunes révolté·es (sic) qui ont avons (resic) grandi avec la catastrophe écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon. Nous avons lutté contre la loi travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique. » Le troupeau s’agrandit – l’intersectionnalité revendicative agrège les moutons de toute obédience. Quant à l’écriture inclusive, aux expressions lénifiantes et autres platitudes lyrico-politiques, les médecins nutritionnistes sont unanimes : elles sont le résultat d’une alimentation pauvre en viande, de repas peu gustatifs composés pour l’essentiel de brouets de graines accompagnés de pain sans gluten et de bière sans alcool. Ces gens-là ne respirent pas la joie de vivre. L’écologisme est une conspiration contre la vie.
Les nouveaux bigots de la radio publique
Ces militants réclament une plus large distribution des terres agricoles, lesquelles devraient produire localement les légumes et autres céréales nécessaires à la population alentour. Bien, bien, bien. Sachant que la métropolisation de la population et des activités humaines s’accélère à toute vitesse, que le nombre de personnes travaillant la terre s’effondre, que la majorité des jeunes gens de notre pays, encouragés par un ministère qui aura tout fait en dépit du bon sens depuis 40 ans, se destinent à des études supérieures qui aboutiront souvent à des voies sans issue ou encombrées, que plus personne ne veut travailler dans le milieu agricole réputé difficile et peu rémunérateur, que pas la moitié du quart de ceux qui ont détruit les plantations des maraîchers nantais ne saurait bêcher un bout de terrain ou sarcler un potager et semer, repiquer et récolter des carottes, des choux ou des poireaux, par quel miracle ces endives humaines comptent-elles parvenir à leur objectif ? Comme ce sont les mêmes qui empêchent l’implantation d’usines dont le pays aurait bien besoin – comme celle de Bridor, en Bretagne, 500 emplois perdus – il semble bien que le rêve absolu de cette sous-espèce de chicorée est l’implantation illimitée de nouveaux kolkhozes, ces immenses ZAD insalubres occupées par des tubercules en bermuda.
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Radio France se targue d’avoir effectué un « tournant environnemental ». En réalité, après avoir gobé la propagande du GIEC et les sermons des jeunes prédicatrices énervées susnommées, elle a versé dans la religion écolo-millénariste et est devenue une bigote. Suite aux violences de Sainte Soline, Gerald Darmanin avait évoqué la possibilité de dissoudre le collectif “Les soulèvements de la Terre” ; celui-ci a immédiatement bénéficié du soutien des chanoines écologistes de la radio publique.
Éco-saboteurs
Le 8 juin, sur France Inter, Mathieu Vidard a consacré son émission “La Terre au carré” à ce mouvement. Dans le studio, trois invités. Deux d’entre eux font partie de l’organisation qualifiée d’écoterroriste par le ministre de l’Intérieur, le troisième est un historien universitaire soutenant celle-ci. Aucun contradicteur. Mathieu Vidard a valorisé le livre collectif intitulé On ne dissout pas un soulèvement en soulignant la participation de « scientifiques et pas des moindres » comme Valérie Masson-Delmotte mais en omettant de préciser que cette dernière participe aux travaux directeurs du GIEC. Ses invités ont justifié les dégradations du site de Lafarge dans les Bouches-du-Rhône – deux cents activistes, armés de haches, de marteaux et de barres à mine, entrant par effraction sur ce site pour détruire les câbles, les véhicules, les bureaux, etc. – en qualifiant de « désarmement » ou d’« éco-sabotage » ces actions délictueuses. Si Mathieu Vidard n’a pas hésité à interroger ces miliciens d’un genre nouveau sur cette violence mal comprise par de nombreux Français et à lire à l’antenne les messages d’auditeurs rejetant les modes d’action des “Soulèvements de la Terre”, l’absence de contradicteur dans le studio a permis à ces deux activistes de dérouler un discours virulent justifiant la destruction de biens industriels, de machines, de camions, au nom du « dérèglement planétaire et de l’urgence climatique ». Ces cavaliers de l’apocalypse écologique préconisent de continuer et d’amplifier ces actions jusqu’à ce que le gouvernement oblige les entreprises et les particuliers à diminuer drastiquement leur « bilan carbone ». Des imbéciles ont entendu le message cinq sur cinq et se lancent dans des actions délinquantes avec la bonne conscience des benêts qu’ils sont.
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Ainsi, le 14 juin, sur France Info, deux jeunes femmes « anti-SUV » dégonflant les pneus de ces véhicules afin « d’ouvrir le débat (sic) sur leur prolifération en ville » étaient à l’honneur. La journaliste a complaisamment décrit la manière de procéder pour dégonfler rapidement les pneus et l’art de dissimuler les visages sous des capuches et des masques comme si cela allait de soi – pensez donc, ces militantes savent qu’on « est en train de cramer » et essaient « d’entraver cette pseudo liberté (sic) que ces personnes prennent en achetant ce genre de véhicule ». Elles se parent de toutes les vertus et ne comprennent pas que certains vivent leur vie sans tenir compte de leur opinion : « On produit des rapports tout le temps, on a toutes les informations, on est au courant. Et si tu continues d’agir comme si on ne savait pas, moi, je passe à un autre mode d’action, on ne cherche pas à débattre. » Ces écolos bornées ne se contentent plus de donner des leçons de morale, elles rivalisent de bêtise pour pourrir la vie des gens. Et la radio publique se fait leur porte-voix.
Il paraît par conséquent légitime de se tourner vers l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et de lui poser les questions suivantes : Est-il normal que, sur la radio publique, des émissions soient si souvent consacrées à l’écologie politique et radicale sans respecter le minimum de pluralisme auquel oblige normalement la charte déontologique de Radio France ? Est-il normal que des actions hors-la-loi soient à ce point valorisées, que des activistes violents et criminels soient invités à expliquer sur les ondes comment détruire les biens des entreprises ou ceux des particuliers ? Est-il normal que, dans l’article 1 de sa charte intitulée « Le tournant environnemental », Radio France enjoint à ses journalistes et aux invités de ses émissions l’interdiction de discuter « l’origine humaine de la crise climatique » – ceci entraînant de fait la production d’émissions comme celles décrites ci-dessus et contredisant par ailleurs l’article 3 de ladite charte appelant à ouvrir un « espace public contradictoire » ? Est-il normal que la proximité de nombreux invités écologistes, sobrement présentés comme des « experts », avec les mouvements politiques les plus radicaux (Nupes/LFI/EELV), ne soit jamais mentionnée par les journalistes ? Enfin, la radio publique étant rémunérée par tous les Français, est-il normal que la diversité des opinions soit absente de toutes les émissions sur l’écologie, le climat ou l’environnement, et que seule la plus radicale, la plus punitive, la plus politique, en un mot la plus dogmatique, ait droit de cité ?
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(1) On ne dissout pas un soulèvement – 40 voix pour les soulèvements de la Terre, éditions du Seuil.