Ce n’est pas toujours celui auquel on pense qui a le plus besoin d’être encadré.
Dans une école primaire parisienne, un animateur de vie scolaire chargé d’encadrer les enfants qui font leurs devoirs l’après-midi s’arrête devant un pupitre d’écolier. Un garçon de CM2, plongé sur son cahier, recopie la première fable de La Fontaine. Avec application, ce petit chose écrit les fameux vers : « La cigale, ayant chanté / Tout l’été. / Se trouva fort dépourvue / Quand la bise fut venue… » « Non, lui dit l’animateur, tu as mal copié. Ce n’est pas d’une bise qu’il s’agit, mais de la brise, un vent léger… » Quelle sollicitude ! Sauf que le gentil animateur induit en erreur l’élève qu’il est censé aider.
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Le soir venu, la mère du petit garçon se rend compte de la bévue et lui demande de corriger son devoir. « Mais maman, lui répond-il, c’est l’animateur qui me l’a dit. » Il a fallu toute la force de persuasion et l’onction d’internet pour convaincre l’enfant d’enlever le « r » de trop. Certes, l’erreur est humaine, d’autant que notre grand fabuliste national en a commis un certain nombre dans ses œuvres : pour se nourrir, la cigale n’a que faire des mouches et des vermisseaux qu’elle ne peut d’ailleurs ingérer, son alimentation étant essentiellement composée de la sève des arbres.
La Fontaine n’est pas Buffon, raison pour laquelle on ne l’enseigne pas en cours de SVT. Pour le français en revanche, on peut lui faire confiance. Or, dans cette histoire, à l’ignorance s’ajoute l’assurance du cuistre. Et voilà pourquoi votre prof est muet.
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