Pour le lecteur du XXIème siècle, la figure du comte Robert de Montesquiou-Fezenzac (1855-1921) ne survit qu’au prisme de Marcel Proust, dont le génie fit, comme chacun sait, de cet aristocrate mondain et fortuné le modèle du « baron de Charlus ». Personnage dont les lubies, les vices et les foucades traversent, à la fois pathétique et désopilantes, de part en part La Recherche du temps perdu. Ses traits, par ailleurs, ont eu la chance insigne de se voir immortalisés dans un tableau fameux de Giovani Boldini (1842-1931), peintre à la patte tout à fait Belle-Epoque, auquel le musée du Petit Palais consacrait cette année même une intrigante exposition. Conservée au musée d’Orsay, la toile représente Montesquiou en 1897, cheveux ondulés, cravaté de noir, ganté de gris, une canne à pommeau en main, le regard hautain, ses fines moustaches relevées préfigurant celles de Salvador Dali.
Imbu de son sang bleu
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