Hélas pour lui, DSK n’est pas britannique. Sinon il aurait pu tenter une stratégie de défense inspirée des propos du secrétaire d’Etat à la Justice Ken Clarke, qui vient de déclarer à la BBC « que certains viols étaient plus graves que d’autres » et a proposé de diviser certaines peines par deux. Malgré le tollé immédiat, l’afflux de demandes de démission et l’atmosphère ambiante peu favorable aux « hommes vigoureux » (selon la formule de Christine Boutin qui s’y connaît en indulgences), Clarke a pour l’instant courageusement refusé de s’excuser.
On attend désormais de la part de ce ministre britannique imaginatif une typologie illustrée pour violeur putatif permettant de savoir jusqu’où aller trop loin. Michel Rocard avait ouvert la voie de cette saine codification en affirmant que sucer n’était pas tromper. Et pourquoi pas, au bout du compte, une manière de permis à point ?
La fellation imposée à une bonniche guinéenne pourrait alors devenir l’équivalent d’un simple stationnement gênant tandis que la pénétration d’une mineure pourrait être considérée comme un excès de vitesse susceptible d’une confiscation immédiate de l’objet du délit. Voilà une solution rationnelle qui permettrait de préserver la dignité de la femme mais aussi celle, trop souvent oubliée, du violeur qui après tout est un homme comme les autres.
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